Pneumologie

Asthme : intégrer imagerie et marqueurs biologiques pour une médecine de précision

Entre inflammation et bronchoconstriction, qui a le plus d’impact dans l’asthme ? Ce serait l’inflammation ! D’après un entretien avec Arnaud Bourdin

  • 30 Mars 2018
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    Entre inflammation et bronchoconstriction, qui a le plus d’impact dans l’asthme ? Réponse dans une étude canadienne publiée dans l’Am J Respir Crit Care Med qui a corrélé le taux d’éosinophiles des expectorations aux images d’anomalies ventilatoires obtenues en IRM. 27 patients asthmatiques ont été inclus; ils bénéficiaient d’un traitement de fond et étaient connus pour avoir une hyperéosinophilie en expectoration induite. Une exploration des anomalies ventilatoires a été réalisée par IRM aux gaz polarisés, après inhalation de ventoline, couplée à la mesure du taux d’éosinophilie dans les expectorations induites. Pour 16 des 27 patients, l’hyperéosinophilie était toujours présente dans les expectorations et pour les 11 autres, elle était contrôlée par les traitements inhalés.

    Un argument nouveau pour l’implication des éosinophiles

    Les résultats de cette étude ont montré que les anomalies de ventilation mesurables en IRM après inhalation de ventoline étaient corrélées au taux d’éosinophiles dans l’expectoration induite. Ces anomalies sont donc liées à l’inflammation. Pour Arnaud Bourdin, pneumologue au CHU de Montpellier, cette étude est intéressante car elle montre une corrélation réelle entre l’éosinophilie et une technique d’imagerie fiable. Cependant, sa faiblesse réside dans le fait  que cette corrélation n’est pas optimale. L’explication des anomalies ventilatoires observées à l’IRM n’est donnée que pour moitié par l’hyperéosinophilie de l’expectoration.

    L’IRM aux gaz polarisés n’est paut-être pas la technique de choix

    Pour Arnaud Bourdin, l’IRM avec inhalation de gaz polarisés est très complexe à réaliser et la tomodensitométrie en expiration peut donner des résultats aussi fiables. L’importance de l’IRM aux gaz polarisés dans l’asthme apparait donc peu probable.

    En conclusion, cette étude apporte un argument nouveau pour dire que les éosinophiles jouent un rôle dans les anomalies ventilatoires des asthmatiques. Mais le faible nombre de patients inclus la rend un peu fragile pour confirmer cette impression.

    Ecoutez...
    Arnaud Bourdin, pneumologue, CHU de Montpellier : «La principale démonstration c'est que les anomalies de la ventilation mesurables en IRM et qui persistent après inhalation de ventoline...»

     

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