Néphrologie
Semaine du rein : 6 millions de français ignorent souffrir d'une IR
La "Semaine nationale du rein" se déroule du 3 au 10 mars 2018, une bonne occasion de penser à cet organe essentiel et dont l’atteinte est extrêmement silencieuse. Le diagnostic est souvent fait trop tardivement, au stade de l’insuffisance rénale terminale.
- atali_Mis/istock
On dit toujours que le foie est le prince de l’organisme, car même détruit aux 3/4, il continue son travail comme si de rien n’était. C’est oublier un autre organe dont on parle peu, tout aussi essentiel, et qui assure une vie quasi normale, même lorsqu’il est détruit à 95 %. C’est le rein.
Et comme la nature nous a gratifié de 2 reins, on possède donc une centrale d’épuration du corps d’une telle performance que l’homme n’a jamais su la reproduire dans les stations d’épuration qu’il a pu construire.
Elimination des toxines
On réfléchit souvent à ce que représente le simple phénomène de la digestion et la fourniture en besoin d’énergie et de nutriment à toutes les cellules de notre corps. Après un passage assez rapide des aliments dans l’estomac, c’est au niveau de l’intestin que se produit le premier travail d’assimilation.
La circulation sanguine se charge, après avoir déposé les éléments essentiels dans les cellules, de reprendre les résidus du fonctionnement normal de ces mêmes cellules. Pour nettoyer ce sang, deux organes : le foie et, surtout, les 2 reins.
Une réelle centrale d'épuration à préserver
Le rein ressemble à une centrale d’épuration ultra sophistiquée et microscopique. C'est par exemple au rein que revient le contrôle de l'acidité du sang. Une donnée bien entendu vitale...
On comprend donc que, quand le rein ne va plus, rien ne va. Car comme tous les organes, celui-ci n’aime ni l’hypertension, ni le diabète, ni le tabac, ni les anti-inflammatoires non-stéroïdiens....
Les maladies et les causes à l’origine d’une atteinte des reins sont extrêmement nombreuses, trop nombreuses pour les passer en détail mais il est nécessaire de se rappeler qu’il vaut mieux ne pas manger trop de protéines (0,7 mg par kilogramme de poids corporel et par jour) et qu’il faut boire régulièrement et de façon adaptée à la chaleur. Son service d'épuration nécessite, pour travailler correctement, d’éliminer un litre à un litre et demi d'urine par jour.
Les risques d'une insuffisance rénale
A la différence du foie, quand il est abîmé et que l’agression cesse, le rein ne repousse pas. Au-delà de 95% d’atteinte rénale, l'entassement des déchets dans le corps se traduit vite par dysfonctionnement et un coma gravissime.
Greffe salvatrice
Dès que c’est possible, en particulier chez les personnes jeunes, on lui préfère la greffe. La transplantation rénale a été inventée en France. Elle est parfaitement au point, pas très difficile à réaliser et ne suscite que peu de rejets… seuls manquent les donneurs.
Le plus classique est de trouver un rein compatible chez quelqu’un qui vient de mourir et qui est un donneur. Mais l’organe étant double, il est également possible d’avoir recours à des donneurs vivants, en particulier dans la famille car proche au plan génétique.
La Semaine du rein offre la possibilité de se tester gratuitement grâce à une bandelette urinaire. En cas d’anomalies détectées par la bandelette, le médecin traitant pourra prescrire un dosage sanguin de la créatinine afin d’évaluer la fonction rénale. Cette semaine vous rappelle que le don de rein est une option à toujours envisager.











