Parasitologie
Anisakiase : le risque de cette parasitose est présent avec les sushis
Au Portugal, un homme a contracté une anisakiase après avoir mangé des sushis. La consommation croissante de poisson crû expose de plus en plus de personnes à ce risque de parasitose et inquiète les autorités de santé.
- ryzhkov86/epictura
Ce joli sushi ou sashimi que vous venez de commander, ce morceau de saumon cru que vous vous apprêtez à engloutir avec gourmandise, peut-être devriez-vous y renoncer. La chair non cuite de poisson expose à de nombreux problèmes. Bien sûr, chacun d’entre nous sait que tartares, sushis et autres plats crûs comportent un risque sanitaire. Mais le nombre croissant d'anisakiases invite à la plus grande prudence.
Dans les pages du BMJ Case Reports, dévolu aux cas cliniques, un médecin portugais fait état de la maladie contractée par l’un de ses patients de 32 ans, amateur de sushis. Après l’un de ces repas japonais, l’homme a développé une anisakiase, associée aux symptômes d’une intoxication alimentaire sévère : douleurs intestinales intenses, vomissements répétés, fièvre, et ce, pendant une semaine, avant de se rendre à l’hôpital.
Gros parasite
L'anisakiase est une infection due à un parasite nématode : Anisakis marina (simplex) dont les larves sont ingérées par des poissons comme le saumon, le maquereau, le hareng, la morue. A l’hôpital de Lisbonne, les gastroentérologues ont pu constater, d’abord, une sensibilité à la palpation de l’abdomen, ainsi qu’une augmentation du nombre de globules blancs, caractéristique d’une infection. Une endoscopie a permis d’en savoir davantage – ou plutôt, de visualiser la situation. Sur la membrane stomachale gonflée du patient était solidement attaché un gros parasite, dont la queue pénétrait la paroi de l’estomac. Les médecins ont immédiatement délogé la larve de son habitat.
2000 à 3000 infections au Japon
Comme le souligne la chaîne CNN, qui a interrogé le médecin, la première infection d’un humain par ce parasite a été observée dans les années 1960 aux Pays-Bas, chez un patient qui avait consommé du hareng légèrement salé. Mais la plupart des cas surviennent là où naquit le sushi, c’est-à-dire au Japon. Entre 2000 et 3000 infections sont diagnostiquées chaque année dans le pays. En Europe, cette parasitose pourrait être largement sous-estimée, expliquent les médecins interrogés par la chaîne américaine. En effet, le succès rencontré par les mets crus issus de la cuisine japonaise aurait fait exploser l’incidence de la maladie.
Une étude menée en Espagne et évoquée par le gastroentérologue portugais a ainsi montré que près de 40 % du maquereau frais examiné dans plusieurs marchés à Grenade sont contaminés par l’Anisakis simplex. D’autres travaux réalisés dans cinq supermarchés espagnols avancent un niveau de contamination de 56 % pour le merlan bleu…
Globalement, les scientifiques estiment que le risque d’anisakiase liée à la consommation de poisson crû reste à ce jour mal évalué, notamment dans les pays consommateurs de sushis et de sashimi. S’ils n’appellent pas à bouder les tables des restaurants japonais, ils suggèrent de renforcer la connaissance et la prévention de ce risque parasitaire… et de consulter en cas "d'intoxication alimentaire" après un repas à base de poissons crûs.












