Médecine générale
Vaccins : les pharmaciens menacent de ne pas commander ceux contre la grippe et Covid
Après la grève et pour protester contre la baisse de la remise autorisée sur les médicaments génériques, certains pharmaciens appellent à boycotter les commandes de vaccins contre la grippe et la covid-19.
- dusanpetkovic/istock
Alors que le portail permettant la commande des vaccins anti-covid a ouvert ce lundi, certains pharmaciens appellent au boycott de la campagne de vaccination 2025-2026 contre cette maladie et la grippe.
Ils menacent de ne pas commander les doses nécessaires en protestation contre la baisse de leur remise sur les médicaments génériques, actée par l’arrêté ministériel paru dans le Journal Officiel le 6 août.
Certains pharmaciens menacent de ne pas commander les vaccins contre la grippe et la Covid-19
La baisse du plafond des remises commerciales sur les génériques a déjà été au cœur des deux grèves des officines du 16 août et du 18 septembre. Mais face au manque d’avancées après leurs mouvements, certains pharmaciens menacent sur les réseaux sociaux de prendre une mesure plus radicale : ne pas commander les vaccins contre la grippe et la Covid-19.
Cette initiative a été condamnée par le l’Ordre national des pharmaciens. "À titre personnel et au titre de l’Ordre, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de prendre en otage les patients. Le législateur nous a confié des missions importantes de santé publique, et justement d’amélioration de la couverture vaccinale", a déclaré la présidente de l’ordre professionnel Carine Wolf-Thal via l’AFP. Elle soulève une problématique importante dans cette démarche : les pharmaciens distribuent les doses pour tous les professionnels de santé qui vaccinent (médecins, infirmiers…). "Donc non seulement certains pharmaciens ne vaccineront pas, mais ils empêcheront aussi les autres professionnels de santé de vacciner", regrette-t-elle.
"Les pharmaciens sont en train de péter un plomb"
Les deux syndicats représentatifs, la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), déplorent également ces "actions isolées" et "initiatives locales" qui sont néanmoins révélatrices de la colère grandissante au sein de la profession.
"Les pharmaciens sont en train de péter un plomb. Il y en a même qui commencent à dire qu'ils ne veulent plus vacciner contre la grippe", a confié le porte-parole de l'Uspo, Cyril Colombani auprès de l'AFP. Via son président Philippe Besset, la FSPF appelle à "ne pas se lancer dans des actions individuelles qui risqueraient de retourner l’opinion publique qui est actuellement en notre faveur".
L'arrêté du 6 août 2025, critiqué par les pharmaciens, a instauré le 1er septembre un plafonnement des remises commerciales sur les génériques à 30 % (au lieu de 40 % auparavant). Il est prévu ensuite qu'il baisse à nouveau pour atteindre 20 % au 1er juillet 2027. Les organisations de professionnels assurent qu’une telle mesure va mettre en danger des pharmacies déjà fragilisées. Selon leurs estimations, environ 30 % des officines ont une trésorerie très tendue en France.











