Onco-Sein

Cancer du sein : inactiver les cellules dormantes pour lutter contre les récidives

Des chercheurs ont trouvé comment il serait possible d'éliminer les cellules cancéreuses dormantes qui peuvent être à l'origine des récidives du cancer du sein.

  • Renata Hamuda/istock
  • 12 Septembre 2025
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    Le cancer du sein affiche un bon pronostic s’il est découvert à un stade précoce. Toutefois, les patientes ne sont pas à l’abri d’une récidive. En effet, dans 15 à 20 % des cas, la maladie récidive dix ans après le premier diagnostic.

    Cependant, des scientifiques de l'Abramson Cancer Center de l'université de Pennsylvanie et de la Penn's Perelman School of Medicine offrent un nouvel espoir à toutes les femmes ayant eu une tumeur mammaire maligne. Ils ont trouvé un moyen de lutter contre les cellules tumorales dormantes à l'origine de certaines récidives. Leurs travaux ont été présentés dans la revue Nature Medicine le 2 septembre 2025.

    Cancer du sein : deux médicaments éliminent les cellules cancéreuses dormantes

    De précédents travaux avaient démontré que des cellules tumorales dormantes continuent de rester “en attente” chez certaines patientes ayant été soignées pour un cancer du sein. "Ces soi-disant « cellules dormantes », également appelées maladie résiduelle minimale, peuvent se réactiver des années, voire des décennies plus tard. Parce qu'elles ne sont pas des cellules cancéreuses « actives » et qu'elles peuvent être dispersées dans tout le corps, elles n'apparaissent pas sur les tests d'imagerie standard utilisés pour surveiller la récidive du cancer du sein", expliquent les auteurs dans un communiqué.

    L’équipe a eu l’idée de s’attaquer à ces cellules “endormies” avant qu’elles ne provoquent une récidive. En s'appuyant sur des tests menés avec des souris, elle a identifié deux médicaments (déjà approuvés et en circulation) prometteurs : hydroxychloroquine et évérolimus.

    Lors de l’essai clinique, les chercheurs ont fait passer des tests à des patientes ayant été soignées pour un cancer du sein au cours des 5 dernières années. Ils ont ainsi repéré 51 femmes qui avaient des cellules tumorales dormantes dans leur moelle osseuse. Elles ont été divisées en 3 groupes. Un premier recevait de l’hydroxychloroquine, un autre avait de l’évérolimus et un troisième prenait les deux molécules.

    Les résultats de ces essais sont très intéressants : les traitements sont parvenus à éliminer les cellules tumorales dormantes chez 80 % des participantes en 6 à 12 mois. De plus, le taux de survie à trois ans sans récidive était supérieur à 90 % pour les malades traitées avec un seul médicament (hydroxychloroquine ou évérolimus). Il atteignait 100 % pour celles ayant pris les deux molécules.

    Cancer du sein : une meilleure option "qu’attendre une potentielle récidive"

    L’étude confirme que dépister et éliminer les cellules cancéreuses dormantes est une stratégie qui permet d’améliorer la survie des patientes. "Nous voulons pouvoir donner aux patients une meilleure option que d'attendre et de voir après avoir terminé le traitement du cancer du sein", remarque Dr Angela DeMichele, chercheuse principale sur cette étude. Et, les premiers résultats offrent, en effet, un nouvel espoir aux malades.

    "Ils montrent que cette phase de sommeil représente une occasion d'intervenir et d'éradiquer les cellules tumorales dormantes avant qu'elles n'aient la chance de revenir en tant que maladie agressive et métastatique, ajoute Dr Lewis Chodosh, auteur principal de l'étude. Étonnamment, nous avons constaté que certains médicaments qui ne fonctionnent pas contre les cancers en croissance active peuvent être très efficaces contre ces cellules endormies. Cela nous dit que la biologie des cellules tumorales dormantes est très différente des cellules cancéreuses actives."

     

     

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