Pédiatrie
Insuffisance cardiaque : effet protecteur des inhibiteurs du SGLT2 en vie réelle
Chez des patients atteints de diabète de type 2, les résultats de l'essai CVD-REAL montrent un effet protecteur des inhibiteurs du SGLT-2 contre l'insuffisance cardiaque.
- AndreyPopov/epictura
Parmi les 309 046 patients de six pays, inclus dans l'essai CVD-REAL, l'utilisation d'un inhibiteur du SGLT-2 a réduit de 39% le risque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque et de 51% le risque de décès toutes causes confondues. C’est ce qu’a rapporté une équipe de chercheurs au congrès 2017 de l'American College of Cardiology, à Washington DC.
Une étude en vie réelle
Les patients atteints de CVD-REAL étaient issus de dossiers de malades en soins primaires et à l’hôpital, de demandes de règlement médical et de dossiers médicaux électroniques et de registres nationaux.
La moitié des patients prenaient un inhibiteur du SGLT-2, et chaque malade qui a initié un inhibiteur du SGLT-2 a été apparié par la méthode du score de propensité à un patient qui prenait d'autres agents antidiabétiques.
Un bénéfice même en cas de risque faible
Dans cette étude observationnelle en vie réelle, 87% des patients étaient exempts de maladie cardiovasculaire connue au moment de la première prescription de l’inhibiteur du SGLT-2, ce qui suggère que l'inhibition du Sodium/Glucose coTransporter 2 pourrait être bénéfique même pour les diabétiques avec un risque vasculaire relativement faible.
Des résultats cohérents selon les pays et les molécules
Les patients de CVD-REAL provenaient de six pays : l'Allemagne, la Norvège, le Danemark, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis, mais la réduction du risque d’insuffisance cardiaque sous inhibiteurs du SGLT-2 était cohérente entre tous les pays concernés.
Aux États-Unis, 75,9% des patients prenant un inhibiteur de SGLT-2 prenaient de la canagliflozine, 19,0% recevant la dapagliflozine et 5,1% de l'empagliflozine. En revanche, dans les pays européens, 91,9% des patients prenaient de la dapagliflozine, 6,3% de l'empagliflozine et 1,8% de la canagliflozine. Les résultats CVD-REAL sont cohérents entre l’Europe et les Etats-Unis et suggèrent donc un effet de classe des inhibiteurs du SGLT-2, plutôt qu’un effet limité à l’empagliflozine.
En pratique
Les résultats confortent ceux de l'étude EMPA-REG, qui avait montré une réduction du risque d’événements cardiovasculaires chez les patients diabétiques à haut risque prenant de l’empagliflozine versus placebo.
Le registre en vie réelle CVD-REAL confirme le bénéfice d’un blocage du SGLT2 sur le risque d’insuffisance cardiaque et de décès et semble montrer que ce bénéfice serait un effet lié à l’ensemble de la classe de inhibiteurs du SGLT2.
L'importance de ces études observationnelles à grande échelle dans le monde réel est complémentaire des essais cliniques et permet de valider l’efficacité et la tolérance mise en évidence dans les modèles expérimentaux. C’est un argument supplémentaire pour disposer de ces molécules en France.











