Diabétologie
Diabète de type 2 : une forme hebdomadaire pour simplifier l’instauration d’une insulinothérapie
Chez des adultes diabétiques de type 2 et insulinonaïfs, une injection fixe hebdomadaire d’insuline efsitora alfa (100–400 U) abaisse l’HbA1c de 1,2 pt en 52 semaines, et est non inférieure à la glargine quotidienne, tout en divisant par deux les hypoglycémies cliniquement significatives et en réduisant de 75 % le nombre d’ajustements posologiques.
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Les recommandations imposent l’ajout d’une insuline basale lorsque les traitements non insulinotropes ne suffisent plus, mais la complexité des algorithmes et la charge quotidienne d’injections freinent souvent l’intensification. L’efsitora, un analogue basal à demi-vie longue, autorise un schéma hebdomadaire susceptible de lever cette inertie thérapeutique.
Dans l’essai de phase 3 QWINT-1, 795 adultes DT2 mal contrôlés (HbA1c ≈ 8,2 %) sans antécédent d’insulinothérapie ont été randomisés (1:1) entre efsitora fixe hebdomadaire (autoinjecteur 100 U, possibles paliers à 150, 250 et 400 U toutes les 4 semaines) ou glargine U100 quotidien titré classiquement. D’après les résultats, présentés à l’ADA 2025 et publiés dans le New England Journal of Medicine, à 52 semaines, la baisse moyenne d’HbA1c atteint –1,19 pt (7,05 %) sous efsitora versus –1,16 pt (7,08 %) sous glargine ; la différence ajustée –0,03 pt (IC à 95 –0,18 à 0,12) confirme la non-infériorité préspécifiée (marge 0,4 pt), sans supériorité (p = 0,68).
Réduction de l’incidence combinée des hypoglycémies cliniquement significatives
Sur l’analyse des critères secondaires, l’incidence combinée des hypoglycémies cliniquement significatives (< 54 mg/dl) ou sévères (grade 3) s’élève à 0,50 évènement/patient-an sous efsitora contre 0,88 sous glargine (RR 0,57 ; IC à 95 0,39–0,84). La dose totale hebdomadaire est inférieure de 44 U (289 ± SD versus 333 U ; IC à 95 –62 à –25) et seule une médiane de deux ajustements a été nécessaire, contre huit avec la glargine.
Le profil de sécurité est superposable, dominé par des réactions locales mineures ; aucun signal inattendu n’a émergé. Les explorations de sous-groupes (âge, IMC, durée du diabète, traitements oraux) ne montrent pas d’hétérogénéité cliniquement pertinente sur l’efficacité glycémique ou la sécurité.
Un large essai randomisé treat-to-target
Ces données proviennent d’un essai ouvert, international, de 52 semaines en treat-to-target ; la randomisation 1:1, la taille d’échantillon robuste et la diversité géographique confèrent une bonne généralisabilité, même si l’absence d’aveugle et de monitoring continu du glucose peut introduire un biais d’interprétation. La titration mensuelle, volontairement simplifiée, reflète un scénario « prêt-à-l’emploi » destiné à la médecine courante ; elle a néanmoins conduit 25% des participants au seuil maximal de 400 U avec passage à un stylo multidose, situation à anticiper en pratique.
Selon un éditorial associé, l’efsitora offre une alternative aux insulines basales quotidiennes lorsque l’observance ou la complexité retardent l’initiation ; la réduction des hypoglycémies et d’es ajustements pourrait améliorer l’adhésion et réduire la charge de soins. Les questions restantes portent sur le coût, l’accès, l’impact à long terme (poids, complications macro- et microvasculaires) et la comparaison directe avec les GLP-1RA hebdomadaires ou l’insuline icodec déjà évaluée.
Des études en vie réelle, l’intégration à des protocoles de télésurveillance et l’exploration de schémas encore plus espacés constitueront les prochaines étapes pour confirmer la place de cette insuline hebdomadaire dans l’arsenal thérapeutique du diabète de type 2.











