Onco-digestif

Cholangiocarcinome HER2+ : Un nouvel anticorps prometteur

Chez les patients avec un cholangiocarcinome métastatique pré-traité par gemcitabine et surexprimant HER2, le zanidatamab permet d’obtenir un taux de réponse prometteur avec un profil de tolérance favorable.

  • SewcreamStudio/iStock
  • 19 Octobre 2023
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    Pour les patients avec un cholangiocarcinome métastatique, après progression sous une 1ère ligne de chimiothérapie, il existe peu de ressources thérapeutiques efficaces. Une surexpression de HER2 est retrouvée chez 15 à 30 % des patients avec un cholangiocarcinome extra-hépatique ou vésiculaire. Dans des études préliminaires, cibler HER2 chez ces patients semble montrer une activité antitumorale supérieure aux chimiothérapie de 2ème ligne. Le zanidatamab est un anticorps bispécifique ciblant 2 épitopes de HER2.

    Dans cette étude de phase IIb publiée dans The Lancet Oncology, le Dr Harding et al. montrent que le zanidatamab permet d’obtenir des taux de réponse prometteurs avec un profil de tolérance largement acceptable.

    Des taux de réponse encourageants

    Au total, 87 patients avec un cholangiocarcinome métastatique prétraités par gemcitabine étaient inclus : 80 dans la cohorte 1 (IHC HER2 2+ ou 3+) et 7 dans la cohorte 2 (IHC HER2 0 ou 1+). Le zanidatamab était administré par voie IV toutes les 2 semaines.

    Après un suivi médian de 12,4 mois, le taux de réponse objective était de 41,3 % (IC 95 % = [30,4-52,8]) dans la cohorte 1. Il n'y avait pas eu de réponse objective dans la cohorte 2. Dans la cohorte 1, la médiane de survie sans progression était de 5,5 mois (IC 95 % = [3,7-7,2]) avec une durée médiane de réponse de 12,9 mois (IC 95 % = [6,0-NA]). Les données de survie globales sont encore immatures.

    Un très bon profil de tolérance

    Les effets secondaires les plus fréquents étaient des diarrhées (37 % des patients) et des réactions à l'injection (33 %). Ces diarrhées ont été de grade I ou II chez 84 % des patients touchés, résolutives dans la grande majorité des cas sous traitement symptomatique et en quelques jours.

    Des effets secondaires de grade III se sont produits chez 18 % des patients : diarrhée (5 %), diminution de la fraction d'éjection ventriculaire gauche (3 %), anémie (2 %). Il n'y a pas eu d'effet secondaire de grade IV ou de grade V rapportés.

    Vers une nouvelle option en 2ème ligne

    Ces très bons résultats en terme d'activité anti-tumorale et de profil de tolérance devraient permettre de poursuivre le développement du zanidatamab chez les patients avec une tumeur HER2 surexprimée, et devenir potentiellement un standard en 2ème ligne.

    Se posera la question de l'articulation avec les autres anti-HER2 ayant montré des taux de réponse intéressants lors d'études de phase II, comme le trastuzumab deruxtecan ou l’association tucatinib/trastuzumab.

     

     

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