Neurologie
Alzheimer : un nouveau marqueur du diagnostic précoce
Un marqueur très précoce de maladie d'Alzheimer vient d’être découvert dans le LCR. Le TREM II serait le reflet d’une activation immunitaire et inflammatoire cérébrale et ouvre de nouvelles voies thérapeutiques.
- Goodluz/epictura
Des chercheurs viennent de découvrir l’impact d’un nouveau marqueur précoce de MA retrouvé dans le LCR. L’étude publiée dans le journal « Science Translational Medicine » se base sur près de 130 personnes appartenant à la cohorte DIAN qui réunit des formes autosomiques dominantes de la MA. Ces sujets n’en ont pas encore les signes cliniques, mais ils ont malheureusement 100% de risque de développer la maladie. L’objectif de l’étude était, entre autres, de mieux comprendre l’activité du système immunitaire cérébral avant l’apparition des symptômes cliniques.
Marqueur de progression
Différents marqueurs ont été analysés dans le LCR, en particulier la concentration d’une protéine, appelée la TREM 2. Ce qui est très innovant, c'est que les auteurs montrent que chez les personnes atteintes de la forme autosomique dominante de la maladie (qui font partie de la fameuse cohorte DIAN, Dominantly Inherited Alzheimer Network) cette protéine est pathologique en moyenne 7 ans avant l'apparition des symptômes. De plus la spécificité de ce marqueur est considérée, à travers les différentes ananlyses du LCR, comme bonne. Mais ce n'est pas tout : la TREM 2 fournirait des éléments de pronostic en fonction de son niveau de concentration : plus il est haut, plus les risques de progresser rapidement sont importants.
Et ceci est d’autant plus intéressant que l’on a peu de marqueurs de progression à des stades précoces de la MA, alors que l’on a des marqueurs encore plus précoces qui confirment le diagnostic. L’amyloïde serait pathologique 17 ans avant l'apparition des signes cliniques comme cela a été validé à la fois dans les formes génétiques et les formes sporadiques. La protéine Tau, elle apparaîtrait entre 7 et 10 ans avant les symptômes.
Pour mieux évaluer l’importance de cette découverte, il faut préciser que La TREM 2 est sécrétée par des cellules immunitaires du cerveau, les cellules microgliales. On sait que ces cellules de la microglie sont activées dans la MA. Donc retrouver la TREM II avant les signes cliniques, laisse supposer l'implcation de nouvelles voies de l'immunité et de l'inflammation dans la génèse de la maladie : on pensait que cette pathologie était purement neurodégénérative avec une implication des marqueurs amyloïdes et Tau. Mais là, progressivement on constate que d'autres facteurs immunitaires et inflammatoires avec une microglie activée interviennent.
Ces découvertes ouvrent des possibilités thérapeutiques intéressantes : comme proposer très précocement (et cela est fait actuellement dans des études) des thérapeutiques immunomodulatrices à des porteurs de gènes Alzheimer. En conclusion, cette étude marque un pas dans la connaissance de la MA.











