Onco-Digestif
Carcinome neuroendocrine métastatique : une place pour le bevacizumab ?
Chez des patients atteints d’un carcinome neuroendocrine peu différencié digestif métastatique en 2ème ligne, l'ajout du bevacizumab à une chimiothérapie par FOLFIRI n’améliore pas la survie des patients.
- Rasi Bhadramani/iStock
Le carcinome neuroendocrine peu différencié est une maladie très agressive, souvent métastatique d'emblée. Après la 1ère ligne de chimiothérapie par sels de platine et etoposide, il n'y a pas de standard de prise en charge et les taux de réponse aux chimiothérapies ultérieurs sont faibles. Il n'y a actuellement aucune thérapie ciblée validé dans la prise en charge de ces patients. L'angiogénèse est un des mécanismes important dans le développement des carcinomes neuroendocrines. Un des moyens de cibler cette voie d'activation repose sur les anticorps anti-VEGF comme le bevacizumab.
Dans cette étude de phase II publiée dans The Lancet Oncology, le Pr Walter et al montrent que l'ajout du bevacizumab à une chimiothérapie par FOLFIRI ne permet pas d'améliorer la survie des patients mais que le FOLFIRI peut être considéré comme un standard de 2ème ligne dans cette pathologie.
Pas de bénéfice du bevacizumab
Dans cette étude de phase II, 133 patients avec un carcinome neuroendocrine d’origine gastro-entéro pancréatique, métastatique, en 2ème ligne de traitement, ont reçu une chimiothérapie par FOLFIRI associé ou non a du bevacizumab (randomisation 1:1). Les patients étaient traités jusqu'à progression ou toxicité limitante.
A 6 mois, la survie globale dans le groupe FOLFIRI bevacizumab est de 53% (IC 80% = 43%-61%) contre 60% (IC 80% = 51%-68%) dans le groupe FOLFIRI seul. Les médianes de survie globale et de survie sans progression dans le groupe avec bevacizumab sont de 6,6 mois (IC 95% = 4,5-9,9 mois) et 3,7 mois (IC 95% = 1,9-5,6 mois) contre 8,9 mois (IC 95% = 5,7-10,6 mois) et 3,5 mois (IC 95% = 1,9-5,1 mois) dans le groupe sans bevacizumab. Les taux de réponse objectives sont de 25% avec bevacizumab et de 18% sans bevacizumab.
Une toxicité majorée
Le taux d'évènement indésirable de grade ≥ 3 est de 44% dans le groupe avec bevacizumab et de 21% dans le groupe chimiothérapie seule. Les effets secondaires liés au bevacizumab de tous grades, survenant chez au moins 5 % des patients étaient comme attendus l'hypertension artérielle et les épistaxis, essentiellement de grade I ou II. Un évènement ischémique mortelle est survenu chez un patient dans le groupe bevacizumab.
Enfin un standard mais sans bevacizumab
L'ajout de bevacizumab ne permet visiblement aucun bénéfice pour ces patients en terme de survie. La chimiothérapie par FOLFIRI montre par contre des résultats intéressants dans cette population sans réel standard de traitement à ce jour. Celle-ci peut être considéré comme un standard de 2ème ligne au vu de ses résultats.











