Virus

Le chikungunya menace-t-il désormais toute la France métropolitaine ?

Pour la première fois, un cas de chikungunya autochtone a été détecté dans le Grand-Est. Une alerte qui traduit la progression du moustique tigre en métropole et relance les inquiétudes autour du vaccin Ixchiq.

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  • 03 Jul 2025
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    Alors que le moustique tigre gagne du terrain dans l'Hexagone, un nouveau signal d'alerte contre le chikungunya a été lancé par Santé publique France. Ce mercredi 2 juillet, l'agence a confirmé un premier cas de transmission autochtone du virus dans la région Grand-Est, une première hors du sud du pays. Une situation inédite, qui souligne le risque épidémique croissant en métropole.

    Un virus qui se propage dans toute la métropole

    Jusqu'à présent, les transmissions autochtones du chikungunya — c'est-à-dire survenues localement, sans voyage en zone à risque — étaient cantonnées aux régions du sud : Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. Cette année, "sept épisodes de transmission autochtone de chikungunya ont été identifiés dans cinq régions", rapporte Santé publique France. Parmi eux, celui du Grand-Est marque un tournant.

    Cette progression est d'autant plus inquiétante que la saison du moustique tigre, vecteur du chikungunya, a démarré exceptionnellement tôt, en raison des fortes chaleurs qui favorisent sa prolifération. "Une telle précocité dans la saison d'activité du moustique et un nombre aussi élevé d'épisodes n'avaient jamais été observés jusqu'à présent", alerte l'agence. Ce phénomène, amplifié par le réchauffement climatique, rend possible l'établissement du virus dans de nouvelles zones. La vigilance est donc de mise, surtout en période estivale, face à cette maladie tropicale qui provoque fièvre et douleurs articulaires.

    Une vaccination sous surveillance

    Parallèlement, la campagne de vaccination à Mayotte et à La Réunion – deux départements fortement touchés par l’épidémie – avec le vaccin Ixchiq a été suspendue fin avril, après plusieurs effets secondaires graves. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a recensé "47 cas d'effets indésirables" entre le 7 mars et le 2 juin 2025, "dont 18 cas graves". Parmi eux, trois décès sont survenus chez des patients de plus de 65 ans. Pour l'un d'entre eux, le lien avec le vaccin semble "très vraisemblable", tandis que pour les deux autres, l’imputabilité du vaccin n’est pas établie "à ce jour".

    Les effets graves rapportés incluent des symptômes proches d'une forme sévère de l'infection virale, et des signaux inédits sont également à l'étude, notamment des cas d'encéphalopathie et de microangiopathie thrombotique. La réponse des autorités ne s’est pas faite attendre : depuis le 26 avril 2025, la vaccination avec Ixchiq est non recommandée chez les personnes de 65 ans et plus, même sans comorbidités.

    Face à cette menace, les autorités sanitaires rappellent les gestes essentiels pour limiter la propagation du virus : utiliser des répulsifs cutanés, porter des vêtements longs, se protéger avec des moustiquaires, et favoriser l'utilisation de ventilateurs ou climatiseurs.

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    JDF