Diabétologie

Ozempic® : l'ANSM alerte sur l'utilisation détournée de cet agoniste du GLP1

Alors que le semaglutide (Ozempic®) fait fureur sur les réseaux sociaux pour ses propriétés amaigrissantes, les autorités de santé rappellent que cet agoniste du GLP1 doit être réservé au traitement du diabète de type 2.

  • Antonio_Diaz/Istock
  • 01 Mars 2023
  • A A

    Après les capteurs de glucose, indispensables pour contrôler la glycémie des diabétiques mais détournés pour éviter les fringales, c’est au tour de l’Ozempic® d'être l'objet d'un effet de mode sur les réseaux sociaux.

    Ce médicament, prescrit contre le diabète de type 2, est en effet présenté comme un simple moyen de perdre du poids par des influenceurs, alertent l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et l'Assurance Maladie

    Des non-diabétiques utilisent Ozempic® pour perdre du poids

    Ce médicament est disponible sur prescription médicale seulement, dans le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Le principe actif de l'Ozempic agit en se fixant sur le récepteur du GLP1, qui a un rôle dans le contrôle de la glycémie et stimule la libération d'insuline lorsque la glycémie dans le sang est élevée.

    Or "des remontées de terrain font état d'un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids", indiquent l'ANSM et l'Assurance Maladie, rappelant que son utilisation doit être réservée aux diabétiques. 

    Selon les données citées par l'ANSM, entre octobre 2021 et octobre 2022, environ 600.000 patients ont reçu un médicament de la classe des analogues du GLP-1, dont 215.000 patients la spécialité Ozempic®. Parmi ces derniers, "2.185 bénéficiaires d'Ozempic® peuvent être considérés comme non diabétiques selon les estimations de l'Assurance Maladie", relève l'Assurance maladie.

    Ce médicament est même devenu un phénomène de mode sur TikTok où le mot-clé #Ozempic culminait sur le réseau social à plus de 500 millions de vues, le 24 février selon l'AFP.

    Le détournement de l'Ozempic a des répercussions importantes 

    Avec une injection dans le ventre par semaine, l'Ozempic aurait des propriétés coupe-faim permettant des pertes de poids spectaculaires, indique FranceInfo. Mais pris à long terme pour maigrir, il n’est pas sans danger.

    Le docteur Isabelle Yoldjian de l'Agence de sécurité du médicament pointe en effet "des risques d'affections biliaires ou pancréatiques, de cancer de la thyroïde".

    Au-delà de la France, le phénomène est mondial et engendre des tensions d'approvisionnement. En effet, l'impact de cet effet de mode sur la disponibilité du produit pour les patients diabétiques est réel : le laboratoire Novo Nordisk qui le commercialise déplore "une disponibilité intermittente et des ruptures de stock périodiques"

     

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.