Rhumatologie

Néphropathie lupique : diagnostic précoce et suivi à domicile avec un nouveau test

Un test urinaire, réalisable à domicile à l’aide d’un kit et d’un smartphone, pourrait permettre une surveillance régulière et fiable du lupus afin de dépister plus tôt les néphropathies lupiques débutantes ou en poussée.

  • BeritK/istock
  • 02 Fév 2023
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    Une équipe de chercheurs de l'Université de Houston annonce la validation de leur nouvelle méthode de diagnostic précoce et de suivi à domicile de la néphropathie lupique, un outil de diagnostic qui pourrait être largement utilisé en raison de la rapidité de ses résultats, de son faible coût et de sa simplicité d'utilisation.

    Le test, réalisable à domicile, évalue les niveaux d'un gène codant pour une protéine appelée ALCAM, et est lu sur un smartphone. Il est destiné à remplacer à terme la méthode de référence pour le diagnostic de la néphropathie lupique active, à savoir la biopsie rénale, une technique invasive, dont la morbidité fait qu’elle ne peut pas être répétée à l’infini. L’étude est publiée dans Frontiers in Immunology.

    Un biomarqueur urinaire fiable

    La valeur des biomarqueurs non invasifs dans la catégorisation de l'activité de la maladie lupique et de son atteinte rénale a été largement démontrée. Un dépistage complet d'aptamères pour identifier les biomarqueurs urinaires du lupus néphrétique à travers les ethnies a été effectué, où l'antigène CD166 (ALCAM) a montré l'un des pouvoirs discriminants les plus élevés pour la néphropathie lupique chez les Afro-Américains, les Caucasiens et les Asiatiques.

    Le biomarqueur de nouvelle génération, l'ALCAM urinaire, distingue la néphropathie lupique active (ALN) de la néphropathie non active (quiescente ou sans néphropathie antérieure), et de la néphropathie antérieure, ce qui laisse supposer l’implication de ce gène dans la néphropathie lupique.

    Cela a été démontré dans une étude portant sur 256 patients (ALN, néphropathie lupique active non rénale (ANR), néphropathie lupique inactive, lupus disséminé inactif) dans une étude transversale contrôlée montrant que l'ALCAM urinaire (uALCAM) pourrait être un biomarqueur fort pour prédire l'activité histologique rénale dans la néphropathie lupique et pourrait servir de marqueur de substitution précieux de l'histopathologie rénale.

    Une précision diagnostique de 86%

    Les tests d'ALCAM urinaire (uALCAM), tant pour l'uALCAM non normalisée que pour l'uALCAM normalisée, ont montré une excellente précision pour distinguer une néphropathie lupique active des contrôles sains. Ce test aurait une précision de 86% pour distinguer une néphropathie lupique active de tous les autres patients atteints de lupus.

    En utilisant les biomarqueurs ALCAM, Richard Willson, professeur à la Huffington-Woestemeyer d'ingénierie chimique et biomoléculaire et professeur de sciences biochimiques et biophysiques à l'université de Houston, a créé une application et le kit de test pour smartphone, en s'inspirant de la technologie des tests de grossesse à domicile.

    Des tests pour le dosage de l'uALCAM ont été conçus à l'aide de nanoparticules luminescentes persistantes, lues par un smartphone. La stabilité et la reproductibilité des bandes assemblées et des nanoparticules conjuguées lyophilisées ont été vérifiées, tout comme la spécificité de l'analyse. Les tests pour l'uALCAM non normalisée (AUC=0,93) et l'uALCAM normalisée (AUC=0,91) ont montré une excellente précision pour distinguer les néphropathies lupiques actives des contrôles sains : 0,86 et 0,74, respectivement.

    Potentiellement une véritable avancée

    Les poussées de néphropathie lupique sont difficiles à reconnaître car leurs symptômes sont peu spécifiques et font souvent évoquer autre chose aux malades. Une personne lupique peut penser qu'elle a un simple rhume, une grippe ou qu'elle est simplement fatiguée.

    La surveillance périodique de l'uALCAM à l'aide de ce test, simple à utiliser par le patient et à domicile, pourrait potentiellement accélérer la détection précoce d’une atteinte rénale ou des poussées de la maladie chez les patients atteints de lupus, et donc réduire la morbidité et la mortalité. Cela pourrait permettre la mise en route précoce de stratégies thérapeutiques, et même de stratégies préventives, dans la néphropathie lupique, tout en minimisant les effets secondaires liés aux traitements.

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