Onco-thoracique
Cancer du poumon à petites cellules : l’association chimio - anti-PD1 allonge la survie
Chez les patients atteints d'un cancer du poumon à petites cellules au stade étendu, l'association d’un anti-PD1, le serplulimab, et de chimiothérapie en première intention permet d'améliorer la survie globale par rapport à la chimiothérapie seule.
- designer491/istock
Le cancer du poumon à petites cellules (CPPC) n’est pas le sous-type le plus fréquent (15%), mais c’est le plus agressif, et il est caractérisé par une prolifération et des métastases rapides. Les patients atteints de CPPC ont généralement une maladie avancée au moment du diagnostic avec un taux de survie à 5 ans de 7%. Depuis les années 1990, le traitement standard de première intention pour le CPPC au stade étendu reste la chimiothérapie avec un agent à base de platine et l'étoposide, offrant une survie globale médiane d'environ 10 mois, une survie qui a été modestement améliorée par les anti-PDL1.
Dans l'essai clinique randomisé ASTRUM-005, publié dans le JAMA, 585 patients (2/3 d’origine chinoise) atteints d'un CPLC au stade étendu ont été randomisé entre une chimiothérapie standard à base d'étoposide et de carboplatine, avec ou sans l'ajout d’un anti-PD1, le serplulimab.
Après un suivi médian de 12,3 mois, l'ajout de serplulimab est associé à une amélioration nette et significative du critère primaire de survie globale (15,4 mois contre 10,9 mois ; HR = 0,63 ; IC à 95%, 0,49-0,82), ainsi que du critère secondaire de la survie sans progression (5,7 mois contre 4,3 mois ; HR = 0,48 ; IC à 95%, 0,38-0,59).
1er anti-PD1 réellement efficace
De récents essais de phase 3 portant sur l'association d'atezolizumab ou de durvalumab, des anti-PDL1, à une chimiothérapie ont permis de constater une prolongation significative de la survie globale par rapport au groupe témoin chez les patients atteints d'un CPLC au stade étendu qui n'avaient pas reçu de traitement antérieur.
Cependant, les améliorations de la survie globale obtenues avec les inhibiteurs de PDL1 ont été modestes (12,9 mois pour le durvalumab plus chimiothérapie contre 10,5 mois pour la chimiothérapie (HR = 0,71) et 12,3 mois pour l'atezolizumab plus chimiothérapie contre 10,3 mois pour le placebo plus chimiothérapie (HR = 0,76), ce qui suggère une marge de progression nécessaire avec des traitements plus efficaces chez les patients atteints de SCLC au stade étendu. En comparaison, un anti-PD1, le pembrolizumab plus chimiothérapie prolonge la survie sans progression, mais n'améliore pas significativement la survie globale par rapport au placebo plus chimiothérapie dans un essai de phase 3.
Une population différente
Le serplulimab, associé à la chimiothérapie, est le premier anticorps anti-PD1 à démontrer un bénéfice sur la survie dans ce contexte pathologique (l'atezolizumab et le durvalumab ont un mécanisme différent en tant qu'anticorps anti-PDL1). Cependant, aucun essai clinique comparatif randomisé n'a directement comparé l'efficacité des anti-PD1 à celle des anti-PDL1, quel que soit le type de cancer, et il n'existe que peu de raisons biologiques de penser que l'un des deux types d'inhibition est plus efficace que l'autre.
D’après un éditorial associé à l’article, bien que l'essai ASTRUM-005 fournisse de nouvelles données qui démontrent l'avantage potentiel d’un anti-PD1, le serplulimab, associé à une chimiothérapie pour le traitement des patients en majorité asiatiques, atteints de SCLC au stade étendu, il confirme surtout l’intérêt de l’immunothérapie, démontrée dans d'autres essais cliniques, dans le cancer du poumon à petite cellule et, compte tenu des limites de l'étude, le rôle précis de cet anticorps anti-PD1 reste à déterminer.