Neurologie
AVC : l'aspirine est plutôt contre-indiquée en prévention chez les seniors
Les personnes de plus de 60 ans sans antécédents cardiovasculaires ne devraient pas prendre d’aspirine en prévention des AVC selon de nouvelles recommandations américaines.
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Il y a une trentaine d’années, des recherches scientifiques ont mis en avant l'intérêt de l’aspirine en préventioncontre le risques cardio-vasculaires. Il était alors conseillé pour les patients à risque d’en prendre pour se prémunir de ces maladies.
Mais depuis, plusieurs études sont venues mettre à mal cette doctrine. Un panel d’experts américains, l'U.S. Preventive Services Task Force, a établi que la prise quotidienne d'aspirine chez les personnes de plus de 60 ans pour réduire le risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (AVC) ne doit plus être recommandée car ses risques seraient supérieurs à ses bénéfices.
Des bénéfices insuffisants face aux risques
En 2016, les experts de l'U.S. Preventive Services Task Force aux États-Unis conseillent aux quinquagénaires qui avaient un risque évalué de 10% d'infarctus du myocarde ou d'AVC de prendre de l’aspirine pour se prémunir. Une recommandation qui pouvait s’étendre également aux sexagénaires à risque sur la base d'une décision individuelle. Ces recommandations se fondaient sur l’action antiagrégante de l’aspirine qui permet de réduire le risque d'infarctus ou, éventuellement, celui d'AVC.
Ce mardi, les experts ont fait machine arrière et estimé que ces bénéfices n'étaient pas suffisants chez les plus âgés pour contrebalancer le risque accru d'hémorragie, notamment cérébrales ou digestives. “L'utilisation d'aspirine quotidiennement peut aider à prévenir les infarctus du myocarde et les AVC chez certains, mais elle peut aussi causer des effets néfastes graves, comme une hémorragie interne”, a précisé dans un communiqué le Dr John Wong, membre de la Task Force.
Un débat public jusqu’à mi-novembre
Pour les personnes de 40 à 59 ans, les membres de la Task Force se veulent moins catégoriques et laissent la décision aux patients “avec leur médecin pour décider ensemble si commencer à prendre de l'aspirine est bon pour eux”, ajoute le communiqué.
Si les recommandations des experts de la Task Force sont généralement suivies, elles n’ont pas de valeur contraignante. Une période de débats publics va être menée jusqu’à début novembre avant que des recommandations officielles potentielles ne soient annoncées.











