Diabétologie

Rétinopathie diabétique et DT1 : possible individualisation du suivi

D’après une étude récente publiée dans le NEJM l’agenda de suivi de la rétinopathie diabétique pourrait ne plus relever d’un suivi standardisé annuel et être, par contre, adapté à chaque patient en fonction du stade de la rétinopathie.

  • 24 Avril 2017
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    Une nouvelle analyse de l’étude Diabetes Control and Complications Trial (DCCT) et de sa cohorte de suivi EDIC permet d’établir qu’un agenda de suivi de la rétinopathie diabétique individualisé est sûr chez des patients DT1.
    Pour un risque consenti de progression de la rétinopathie inferieur à 5%, l’intervalle entre deux examens de la rétine pourrait être espacé à 4 ans en cas d’absence de rétinopathie, 3 ans en cas de rétinopathie minime, 6 mois si elle est modérée, et 3 mois si elle est non proliférative sévère. Cette individualisation permettait en outre une diminution de la consommation d’examesn de 58% sur 20 ans.

    L’étude DCCT et le suivi EDIC

    Ce large essai débuté en 1983 et son étude de suivi EDIC ont permis d’analyser 1375 patients diabétiques de type 1 avec une moyenne de suivi de 23,5 ans. Cette étude avait initialement pour objectif d’analyser l’effet d’un traitement intensif en prévension primaire ou secondaire. De nombreuses sous-études de cet essai de grande ampleur ont permis de mieux appréhender l’évolution de cette population et la compréhension de certaines complications.
    La sous-analyse d’aujourd’hui s’est intéressée à rechercher si certains facteurs pouvaient permettre d’adapter l’agenda de suivi de la rétinopathie tout en garantissant un risque maximum de progression inferieur à 5%.  
    Le stade initial de la rétinopathie a été évalué, ainsi que le niveau de contrôle (HbA1c) et d’autres facteurs comme l’Age, le sexe, et le tabagisme.

    Le niveau d’HbA1C comme deuxième facteur influençant le suivi.

    L’analyse permet également de montrer que le niveau d’HbA1c influence le délai nécessaire entre deux examens de la rétine. Le risque de passer d’une absence de rétinopathie à un stade prolifératif est de 1% en 5 ans si les patients avaient une HbA1c de 6%, et de 4,3% en 3 ans en cas d’HbA1c à 10%.

    En pratique.

    Actuellement, pour le dépistage de la rétinopathie diabétique, la HAS recommande un suivi minimal d'une fois par an lorsque les objectifs de contrôle glycémique et/ou de contrôle de pression artérielle ne sont pas atteints et chez les patients traités par insuline.

    Cette étude permet de poser la question de la pertinence de maintenir pour tous les patients ce suivi standardisé. Une approche plus individualisée s’avère sure et potentiellement génératrice d’économies de santé. Cependant, comme le souligne Pr. Rosenberg dans son éditorial, un suivi adaptatif peut engendrer un risque de diminution de l’observance chez des patients déjà peu aptes à suivre les recommandations de suivi. De plus il souligne que l’arrivé des nouveaux traitements anti-VEGF risque de modifier grandement la prise en charge de la rétinopathie diabétique dans les années à venir et donc leur suivi.

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