Neurologie
Sclérose en plaques récurrente-rémittente : délai plus court de traitement hautement efficace
Une étude observationnelle réalisée en Alsace montre un raccourcissement du délai de première prescription d’un traitement hautement efficace dans la forme récurrente-rémittente de sclérose en plaques.

- Liudmila Chernetska/istock
L'évolution de l'arsenal thérapeutique, des critères diagnostiques et des recommandations thérapeutiques dans la sclérose en plaques (SEP) a entraîné une modification des pratiques des neurologues dans cette maladie.
Cette étude observationnelle porte sur l'évolution des prescriptions de traitements de fond (TDM) dans la SEP récurrente-rémittente (RR) par les neurologues exerçant en ville, à l'hôpital ou dans un centre expert SEP, entre 2007 (introduction du natalizumab) et 2022 (pratique actuelle).
Une étude rétrospective descriptive multicentrique SEP-RR en Alsace
Les auteurs ont mené une étude rétrospective descriptive multicentrique portant sur la prescription de traitements médicamenteux de fond chez les patients atteints de SEP-RR en Alsace.
L'étude a porté sur les prescriptions initiées entre janvier 2007 et juillet 2022, chez des patients ayant subi une IRM cérébrale dans les 6 mois précédant le début de la maladie. Les traitements médicamenteux de fond considérés comme hautement efficaces étaient le fingolimod, la cladribine, le rituximab, l'ocrelizumab, l'ofatumumab et le natalizumab.
Réduction significative du délai de prescription du premier traitement de fond
Sur une cohorte de 1155 patients, il a été observé une réduction significative du délai de prescription du premier traitement de fond, passant d'environ un an sur la période 2007-2010 à moins de quatre mois sur la période plus récente, de 2018 à 2022.
La proportion de traitements à haute efficacité (THE) a augmenté sensiblement au cours de cette dernière période par rapport aux précédentes, et un changement notable a été observé dans le profil des patients initiant un THE. Ces disparités de traitement et de profils de patients étaient particulièrement marquées chez les neurologues exerçant en centres spécialisés ou en hôpitaux, contrairement à ceux exerçant en libéral.
Ces résultats témoignent d’une évolution de la prise de décision concernant la prescription du DMT initial dans la SEP-RR par les neurologues entre 2007 et 2022 avec un délai raccourci à moins de 4 mois. Les patients débutent désormais plus tôt les THE. Ces deux composante cumulées devraient permettre d’améliorer le pronostic de la SEP d’ici plusieurs années.