Cardiologie

Risque cardiovasculaire et surpoids : un aGLP1 le réduit même en l'absence de diabète

Le semaglutide, un agoniste du GLP-1, réduit les évènements cardiovasculaires majeurs chez les personnes en surpoids ou obèses, même en l'absence de diabète associé.

  • boonstudio/iStock
  • 19 Mars 2024
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    La réduction des MACE (Major Adverse Cardiovascular Events), ou évènements cardiovasculaires indésirables majeurs, par l’utilisation du semaglutide (un agoniste du GLP-1) était déjà connue concernant les patients diabétiques. Il restait donc à prouver les mêmes résultats chez les personnes en surpoids ou obèses mais non diabétiques.

    L'étude SELECT, multicentrique, randomisée et réalisée en double aveugle versus placebo, parue dans le New England Journal of Médicine, permet de confirmer cette donnée.

    Une étude, semaglutide versus placebo, sur plus de 17 000 sujets

    Cet essai, initié en 2018 sur plus de 800 sites répartis dans 41 pays, a inclus des sujets âgés de 45 ans ou plus ayant une maladie cardiovasculaire et un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 27, sans antécédent de diabète.

    17604 patients ont ainsi été randomisés dans un rapport 1:1 et répartis en 2 groupes dans lesquels était prescrit soit une injection 1 fois par semaine de semaglutide à la dose de 2,4 mg (8803 patients), soit un placebo (8801).

    Le principal critère d'évaluation cardiovasculaire était le risque composite et le délai de survenue de décès de causes cardiovasculaires, d'infarctus du myocarde non fatal ou d'accident vasculaire cérébral non mortel.

    Des résultats en faveur de la diminution du risque cardiovasculaire

    La durée moyenne de l'exposition au semaglutide ou au placebo est de 34,2+/- 13,7 mois, et la durée moyenne du suivi est de 39,8 +/- 9,4 mois.

    Un événement cardiovasculaire primaire est survenu chez 569 des 8803 patients (6,5%) du groupe semaglutide et chez 701 des 8801 patients (8,0%) du groupe placebo.

    Les événements indésirables ayant entraîné l'arrêt définitif de l'essai ont été observés chez 1 461 patients (16,6 %) dans le groupe semaglutide et chez 718 patients (8,2 %) dans le groupe placebo.

    Une utilité en prévention secondaire de la personne obèse

    Cette étude prouve donc que chez les patients atteints d'une maladie cardiovasculaire préexistante en surpoids ou obèses, mais non diabétiques, le semaglutide sous-cutané hebdomadaire à une dose de 2,4 mg est supérieur au placebo pour réduire l'incidence des décès d'origine cardiovasculaire, des infarctus du myocarde non mortels ou des accidents vasculaires cérébraux non mortels lors d'un suivi moyen de 39,8 mois.

    Le bénéfice d’un agoniste du GLP-1 est donc indépendant de l’existence d’un diabète. De nouvelles perspectives de traitement s'ouvrent donc en prévention cardiovasculaire secondaire des patients en surpoids ou obèses, non diabétiques.

     

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