Rhumatologie

Polyarthrite rhumatoïde : risque augmenté chez les femmes avec certains facteurs hormonaux

Ménopause précoce, règles tardives, traitement hormonal... Des chercheurs ont identifié plusieurs facteurs hormonaux et reproductifs associés à un risque accru de développer une polyarthrite rhumatoïde chez les femmes.

  • Madrolly / istock
  • 11 Janvier 2024
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    La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune dont la prévalence varie en fonction du sexe. Les données épidémiologiques disponibles sur le rôle des facteurs hormonaux et reproductifs dans la pathogenèse de la PR sont incohérentes et incertaines.

    Une vaste étude, publiée dans la revue RMD Open, met en évidence plusieurs facteurs hormonaux susceptibles d’augmenter le risque de polyarthrite rhumatoïde (PR) chez les femmes, deux à trois fois plus touchées par la maladie que les hommes.

    Menstruations tardives et ménopause précoce, un risque pour les femmes

    Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs de plusieurs universités chinoises se sont appuyés sur une cohorte de 223.526 participants à la Biobank britannique, suivis pendant 12 ans en moyenne. Au cours de cette période, 3.313 femmes (1,5 %) ont développé une PR. Après avoir pris en compte des variables potentiellement influentes (mode et niveau de vie, poids, ethnicité), les chercheurs ont constaté que plusieurs facteurs hormonaux et reproductifs semblaient augmenter la probabilité de souffrir de la maladie.

    Ainsi, des menstruations tardives (après l’âge de 14 ans) sont liées à un risque de 17% plus élevé par rapport à des débuts de règles à 13 ans, peut-on lire dans un communiqué. A l’inverse, une ménopause précoce (avant l’âge de 45 ans) serait associée à un risque accru de 46 % par rapport aux femmes qui font la transition à partir de 50 ans. Dans cette logique, les femmes qui comptabilisent moins de 33 années de reproduction potentielle – du premier cycle menstruel à la ménopause – sont donc 39 % plus susceptibles de développer une PR, tout comme celles qui avaient eu deux enfants au moins (+ 18 %).

    Les traitements hormonaux associés à plus de cas de polyarthrite rhumatoïde

    Par ailleurs, l'hystérectomie ou l'ablation d'un ou des deux ovaires seraient, de leur côté, associées respectivement à des risques 40% et 21% plus élevés, bien que seules quelques femmes aient eu à subir ces procédures. Enfin, même si aucune association claire n'a émergé entre la prise de la pilule et le risque de PR, l'utilisation d’un traitement hormonal substitutif de la ménopause et, dans une moindre mesure, sa durée, ont été associées, respectivement, à des risques accrus de 46% et 2%.

    "Les résultats de cette étude sont significatifs et constituent une base pour développer de nouvelles mesures d’intervention destinées à réduire le risque de polyarthrite rhumatoïde chez les femmes", concluent les chercheurs.

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