Movember
"Scananxiety" : quand le dépistage des cancers masculins fait peur
Malgré l’importance d’un diagnostic précoce, un homme sur 8 renonce à un examen médical visant à dépister des cancers de la prostate, du testicule et du pénis par peur du résultat.
- Par Geneviève Andrianaly
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- Sorapop/iStock
À l’occasion de Movember, mois de sensibilisation aux cancers masculins, une nouvelle enquête d'Orlando Health révèle une réticence généralisée chez les hommes à aborder la santé prostatique. Dans le détail, 38 % des adultes interrogés ont déclaré préférer endurer des situations stressantes, comme voir leur équipe perdre un match important ou être bloqués dans les embouteillages, plutôt que de parler de l’état de leur prostate, testicule et pénis. Même si les patients présentent des symptômes, tels que des mictions fréquentes ou des difficultés à uriner, qui impactent leur qualité de vie, notamment leur sommeil, beaucoup hésitent à en parler à leur médecin.
Cancers masculins : une méconnaissance "inquiétante" des dépistages
Cette réticence a aussi été mise en avant par une étude menée par l’Ifop pour Biogroup. Ce sondage, réalisé en septembre dernier auprès d’un échantillon de 1.019 personnes âgées de 25 ans et plus (méthode des quotas), révèle, dans un premier temps, que si 8 Français sur 10 se disent sur les différents examens de dépistage du cancer, les hommes, et plus encore les jeunes, restent les moins sensibilisés. Plus précisément, seuls 66 % des 25-34 ans se disent informés, alors que le cancer du testicule touche principalement les 15-35 ans. "Cette méconnaissance est d’autant plus inquiétante que le cancer testiculaire touche majoritairement les jeunes hommes entre 15 et 35 ans. Pourtant, détecté précocement, son pronostic est excellent avec près de 93 % de survie à 5 ans", déclare Laurent Kbaier, biologiste médical chez Biogroup.
"Scanxiety" : 14 % des hommes stressent à l’idée de passer un examen
Dans l’enquête, nombreux évoquent la "scanxiety", cette anxiété liée à la perspective d’un dépistage. En effet, 50 % se disent stressés à l’idée de passer un examen de dépistage, dont 14 % très stressés. En raison de la peur du résultat, déni, honte ou sentiment de menace sur la masculinité, 12 % confient avoir déjà renoncé à un dépistage. Le principal frein identifié reste la peur du résultat (27 %), suivie par les problèmes d’accessibilité (14 %) et le déni ou sentiment de ne pas être concerné (13 %). "Le dépistage précoce suscite une importante inquiétude légitime qui fait partie intégrante du parcours de soins. Se former et reconnaître la scanxiety en tant que professionnel de santé permet d’encourager le patient à y avoir recours mais aussi à le soutenir dans sa démarche, et ainsi permettre dans la mesure du possible un diagnostic précoce", souligne Hélène de La Ménardière, psychologue.








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