Dépression
Le microbiote des bébés pourrait influencer leur santé mentale à l'âge scolaire
Selon une nouvelle étude, certains microbes présents dans les intestins des bébés sont liés à des réseaux cérébraux, eux-mêmes associés à l’anxiété et la dépression.
- Par Sophie Raffin
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- mmpile/istock
Nous savons depuis de nombreuses années que le microbiote intestinal a un impact important sur notre santé aussi bien physique que mentale. Et il semblerait qu’il joue un rôle essentiel dès les premiers mois de vie.
Une nouvelle étude de l’UCLA Health montre, en effet, que le microbiote intestinal des bébés peut influencer leur risque de développer des troubles dépressifs ou anxieux en grandissant. Les travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications.
Enfants : le microbiote, les réseaux cérébraux et la santé mentale seraient liés
Les chercheurs ont repris les dossiers de 55 enfants suivis depuis la naissance dans le cadre d’une étude sur les enfants nés à Singapour. Il comprenait des analyses de selles faites alors qu’ils avaient 2 ans, des IRM cérébraux réalisés pour les 6 ans et des enquêtes comportementales menées quand ils étaient âgés de 7 ans.
Ces données ont montré que les très jeunes enfants dont le microbiote intestinal présentait une plus forte proportion de bactéries de la famille des Clostridiales et des Lachnospiraceae étaient plus susceptibles de développer des symptômes de dépression et d'anxiété au cours de l'enfance. "Ce lien semble s'exercer indirectement : la composition précoce du microbiote était associée à des différences de connectivité entre différents réseaux cérébraux liés aux émotions, différences elles-mêmes associées à l'anxiété et à la dépression plus tard dans l'enfance", ajoutent les auteurs dans leur communiqué.
Microbiote intestinal des bébés : une piste pour prévenir les troubles dépressifs ?
"En reliant les schémas du microbiome en début de vie à la connectivité cérébrale et aux symptômes ultérieurs d'anxiété et de dépression, notre étude fournit une première preuve que les microbes intestinaux pourraient contribuer à façonner la santé mentale pendant les années critiques de l'âge scolaire", remarque la Dr Bridget Callaghan de l'UCLA, auteure des travaux.La spécialiste et son équipe veulent désormais déterminer quelles bactéries précisément seraient susceptibles de favoriser les troubles dépressifs et anxieux des enfants. "Une fois ces informations en notre possession, il existe des moyens relativement simples de modifier le microbiome, comme les probiotiques ou l'alimentation, que nous pourrions utiliser pour résoudre ces problèmes", conclut l’experte.








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