Santé mentale

Bipolarité, schizophrénie : quel est l’impact du sexe du patient ?

Une étude a révélé des différences dans les caractéristiques et le diagnostic de la bipolarité et de la schizophrénie en fonction du sexe du patient.

  • marchmeena29/istock
  • 04 Septembre 2025
  • A A

    Aussi bien la schizophrénie que la bipolarité sont des troubles psychiques qui impactent grandement la vie des patients… et qui sont toujours assez mal compris. Toutefois, une étude publiée ce 3 septembre dans la revue Acta Psychiatrica Scandinavica fait la lumière sur l’évolution et les caractéristiques de ces maladies en fonction du sexe.

    Schizophrénie : les femmes sont prises en charge plus tard que les hommes

    Pour mieux évaluer l’influence du sexe sur le trouble bipolaire ou la schizophrénie, les chercheurs ont réuni 1.516 personnes. 543 étaient atteintes de trouble bipolaire, 517 souffraient de schizophrénie et 456 étaient en bonne santé.

    En analysant les dossiers des volontaires en fonction de leur genre, les chercheurs ont remarqué que les femmes souffrant de schizophrénies étaient plus âgées que les hommes au premier traitement ambulatoire (27,19 ans vs 25,66 ans). Autre constat : les patients pris en charge tardivement, présentait une durée de maladie plus longue. Elle était ainsi de 12,63 pour les femmes et de 12,33 pour les hommes.

    Au sein du groupe bipolarité, la situation était tout autre. Lors de la première prise en charge, les patientes avaient en moyenne 29,77 ans et les patients 30,99 ans. Pareil pour la durée de la maladie : 12,43 contre 12,63.

    "En ce qui concerne la consommation de drogues illicites et de cigarettes, le fait d'être une femme était un facteur de protection, et les hommes atteints de schizophrénie présentaient le risque le plus élevé de consommation de substances", écrivent les auteurs.

    Bipolarité : les patientes ont une meilleure mémoire verbale

    L’étude montre également des divergences sur les performances neurocognitives en fonction des maladies et des sexes. Les patients atteints de trouble bipolaire ont montré un meilleur fonctionnement et une meilleure performance neurocognitive que ceux atteints de schizophrénie. Et parmi les bipolaires, les femmes affichaient de meilleures capacités de mémoire verbale et une vitesse psychomotrice (vitesse avec laquelle une personne comprend et réagit face à une information visuelle ou verbale) supérieure par rapport aux hommes.

    Les chercheurs ont aussi remarqué que tous les patients atteints d’une des deux maladies psychiques étudiées présentaient des taux plus élevés d'altérations thyroïdiennes que les volontaires en bonne santé.

    Face à l’ensemble de ces données, Dr Anabel Martinez-Arán, l'auteure correspondante de l’étude conclut dans son communiqué : "Nos résultats révèlent un message clair : un traitement tenant compte du sexe est essentiel pour améliorer les résultats cliniques, promouvoir des habitudes saines et gérer les comorbidités."

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.