Effet secondaire

Syndrome de Stevens-Johnson : une mère placée dans le coma après avoir pris un anti-inflammatoire

À la suite de sa césarienne, une Américaine consomme de l’ibuprofène, qui lui provoque un décollement massif de la peau et la laisse plongée dans le coma.

  • wutwhanfoto/iStock
  • 12 Aoû 2025
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    En août 2020, Aleshia Rogers, qui vit à Lincoln dans le Nebraska, donne naissance par césarienne à son troisième enfant, Jaxon. Après cet accouchement, elle prend de l’ibuprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), deux fois par jour pour soulager les douleurs causées par la césarienne. Trois semaines plus tard, la jeune femme de 27 ans commence à souffrir de symptômes pseudo-grippaux, notamment une forte fièvre et une éruption cutanée sur la poitrine. "Mes yeux ont commencé à gonfler. Ils étaient injectés de sang et me brûlaient." Inquiète, elle se rend à deux reprises à l’hôpital où les médecins estiment qu’il s’agit d’une conjonctivite ou d’une scarlatine. Ils lui conseillent alors de continuer à prendre de l’ibuprofène afin de réduire la douleur et le gonflement.

    Syndrome de Stevens-Johnson : une réaction potentiellement mortelle à l'ibuprofène

    Quelques heures plus tard, le visage de la mère de famille est recouvert de cloques douloureuses et étendues et d'une peau qui pèle, la laissant méconnaissable pour ses proches, selon le média The US Sun. Elle se précipite aux urgences et reçoit un diagnostic de syndrome de Stevens-Johnson. Cette maladie est caractérisée par la destruction et le détachement de l'épithélium de la peau et des muqueuses sur moins de 10 % de la surface totale corporelle, d’après l’Orphanet. "La plupart des cas sont causés par une réaction médicamenteuse", précise le Manuel MSD.

    Rapidement, la patiente est transférée dans une unité de soins intensifs pour brûlés. "Comme la peau est votre plus grand organe, cela a provoqué une septicémie et une défaillance multiviscérale." Elle a donc été placée dans un coma artificiel. Selon les praticiens, son taux de survie était de 5 à 10 %, car "95 % de sa peau s'était détachée." Mais contre toute attente, Aleshia s'est réveillée du coma trois semaines plus tard. Elle apprend qu'elle avait probablement souffert d'une réaction rare et potentiellement mortelle à l'ibuprofène. "L’ibuprofène était mon médicament de référence. J’en avais pris pratiquement toute ma vie, depuis l’âge de 14 ans, pour soulager les douleurs menstruelles. Ils ne savent pas pourquoi j’ai eu cette réaction. Les médecins n’ont pas vraiment d’explication. Ils ont juste dit que mon corps avait décidé de ne plus l’apprécier un jour. C’est très perturbant et déroutant."

    "Il y a certainement un risque que ça revienne à tout moment"

    En 2025, soit cinq ans après cet incident, l’Américaine se remet toujours des complications à long terme liées au syndrome de Stevens-Johnson, qui peut survenir chez les personnes présentant des anomalies du système immunitaire (celles ayant reçu une greffe de moelle osseuse, atteintes d’un lupus érythémateux systémique, de maladies chroniques des tissus conjonctifs ou des articulations, d’une infection par le VIH). "Il n’y a pas de prévention et une fois que ça commence, on ne peut rien faire pour l’arrêter. Et il y a certainement un risque que ça revienne à tout moment", a déclaré la mère de famille.

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    JDF