Glycémie

Diabète : les "polluants éternels" en cause ?

L'exposition aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) pourrait augmenter le risque de développer un diabète de type 2.

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  • 27 Jul 2025
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    "Les PFAS sont des substances chimiques synthétiques résistantes à la chaleur, à l'huile, à l'eau et aux taches. Du fait de leur faible dégradation, elles s'accumulent dans l'environnement et dans l'organisme humain. (…) Des preuves de plus en plus nombreuses suggèrent que l'exposition à ces substances per- et polyfluoroalkyles est liée à un risque accru de diabète de type 2. Cependant, l'effet des mélanges de PFAS et les mécanismes sous-jacents ne sont pas bien compris", ont indiqué des scientifiques du Mount Sinai School of Medicine (États-Unis). C’est pourquoi dans une nouvelle étude, parue dans la revue EBioMedicine, ils se sont penchés sur le sujet.

    Diabète de type 2 : plus de risques en cas d’exposition aux PFAS

    Pour les besoins des travaux, l’équipe a utilisé les dossiers de plus de 70.000 personnes ayant consulté l'hôpital Mount Sinai de New York depuis 2007. Sur la base des données disponibles, elle a analysé les informations de 180 adultes récemment diagnostiquées avec un diabète de type 2 et les a comparées à 180 volontaires en bonne santé. Les chercheurs ont examiné les concentrations de PFAS, présents dans les ustensiles de cuisine, les meubles antitaches ou encore les vêtements imperméables, dans des échantillons de sang des participants.

    Les auteurs ont constaté que des concentrations élevées de PFAS étaient associées à un risque significativement plus élevé de développer un diabète de type 2. Dans le détail, chaque augmentation de l'exposition aux PFAS était liée à une hausse de 31 % du risque. "Le sulfonate de perfluorooctane (PFOS) avait la contribution la plus élevée à cette association", peut-on lire dans les résultats. Les scientifiques ont également noté que ces associations pourraient être dues à des irrégularités métaboliques dans la biosynthèse des acides aminés et le métabolisme des médicaments, ce qui pourrait expliquer l'impact des PFAS sur la régulation de la glycémie. Plus précisément, "les voies associées à la fois au mélange de PFAS et au diabète sont le métabolisme du glutamate, le métabolisme de l'arginine et de la proline, et le métabolisme des médicaments (cytochrome p450)."

    Des études de plus grande envergure sont nécessaires

    D’après l’équipe, ces résultats pourraient nous aider à concevoir des interventions plus efficaces pour la prévention précoce du diabète de type 2 à l'avenir, en tenant compte de l'exposition individuelle aux substances chimiques environnementales, ainsi que d'autres facteurs génétiques, cliniques et liés au mode de vie, bien connus et impliqués dans le développement du diabète. Elle recommande de mener des recherches supplémentaires sur des populations plus larges, couvrant toute la vie, de la préconception à la vieillesse, afin de comprendre les impacts environnementaux sur la santé tout au long de la vie et aux périodes de vulnérabilité.

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