Pneumologie
BPCO : l’oxygénothérapie n’a pas d’efficacité en cas de désaturation modérée
L’oxygénothérapie exclusivement à l’effort chez des patients atteint d’une BPCO avec une désaturation modérée n’améliore pas leur qualité de vie ni leur capacité à l’exercice.
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Quand un patient manque d’oxygène, lui en donner ne peut qu’améliorer son état. Cet avis partagé par de nombreux médecins vient d’être démenti par une étude publiée dans le New England Journal of Medicine qui confirme que les indications de l’oxygénothérapie de longue durée telles qu’elles sont définies dans les recommandations doivent être respectées et que vouloir les étendre à des cas limites comme c’est souvent fait en pratique n’est pas pertinent.
Oxymètre de pouls
Cette étude randomisée est la plus grande réalisée sur l’indication d’oxygénothérapie dans la BPCO. Elle a inclus 738 patients dans 42 centres aux Etats-Unis. Les malades avaient une BPCO stable et une désaturation modérée de repos, ou une désaturation modérée à l’effort lors d’un test de marche de 6 minutes. Point important, dans cette étude la désaturation a été mesurée avec un oxymètre de pouls.
La moitié des patients ont reçu de l’oxygène, pendant 24 heures pour les désaturation de repos et pendant l’effort et le sommeil pour les désaturations à l’exercice. L’autre moitié n’a pas reçu d’oxygène.
Pas d’amélioration de la qualité de vie
Les résultats sont donc négatifs, les auteurs n’ont pas constaté de différences significatives entre les groupes traité et non traité. Le critère principal de jugement qui associait la survie et le délai jusqu’à la première hospitalisation n’a pas été modifié par l’oxygénothérapie. La qualité de vie et les capacités de déambulation n’ont pas été améliorées non plus.
Ces résultats sont donc concordants avec les recommandations qui indiquent que dans la BPCO, l’indication de l’oxygénothérapie est exclusivement l’hypoxémie au repos, et non pendant l’effort, avec un taux d’oxygène qui doit être mesuré par les gaz du sang.

16 heures par jour
L’oxygénothérapie de longue durée est idéalement donnée pendant 24 heures par jour, dans la réalité elle est d’au minimum 16 heures par jour. Utilisée dans ces conditions, différentes publications ont montré qu’elle réduisait la mortalité. Ce n’est pas le cas dans cette étude publiée dans le NEJM qui a été réalisée chez des patients avec une désaturation modérée.
D’après un entretien avec le Dr Gilles Jébrak, pneumologue, Hôpital Bichat, Paris.








