Onco-dermatologie
Mélanome de stade 3 : à la recherche de la meilleure séquence thérapeutique du traitement néoadjuvant
Les premières données de l’étude NeoTrio, qui compare 3 stratégies de traitement néoadjuvant dans le mélanome de stade 3, montrent qu’un traitement concomitant par pembrolizumab, dabrafenib et trametinib entraine un taux de réponse pathologique plus élevée qu’une délivrance séquentielle de ces trois traitements ou que le pembrolizumab seul, au prix d’une toxicité accrue.
- Istock/Dr_Microbe
Comparativement à une thérapie ciblée seule, la combinaison d’anti PD(L)1 et de thérapies ciblant BRAF/MEK permet d’améliorer la survie sans progression chez les patients opérés d’un mélanome de stade IV. Mais des données récentes suggèrent que le recours à une première immunothérapie jusqu’à la progression, plutôt que la combinaison de traitement améliorerait la survie globale.
Tumeurs BRAF mutées
Un constat qui fait poser la même question dans le contexte d’un traitement néoadjuvant des mélanomes de stade III BRAF muté, à laquelle tente de répondre l’étude NeoTrio. Cet essai de phase 2 randomisé en ouvert a inclus 60 patients ayant un mélanome de stade III résécable. Ils ont reçu pendant 6 semaines soit du pembrolizumab seul, soit un traitement séquentiel (dabrafinib + trametinib suivis de pembrolizumab), soit un traitement concomitant (dabrafenib, trametinib et pembrolizumab aux mêmes doses que le traitement séquentiel). Ils ont tous bénéficié d’un curage ganglionnaire complet suivi de 46 semaines de pembrolizumab seul. Des premiers résultats ont été récemment présentés lors du congrès annuel de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO).
Taux de réponse pathologique
Après un suivi moyen de 20 mois, les taux de réponse pathologique (critère primaire d’évaluation) et de réponse pathologique complète ont été plus élevés dans le bras traitement concomitant et similaires dans les deux autres bras. Les taux d’événements (progression avant chirurgie, récidive après chirurgie et décès) ont été plus élevés après monothérapie avec le pembrolizumab.
La durabilité de la réponse pathologique est en cours d’évaluation.
Une toxicité accrue
Les bénéfices sur la réponse pathologique au traitement concomitant se font toutefois au prix d’une toxicité accrue. Les effets indésirables les plus fréquents ont été la fatigue, rapportée respectivement par 65%, 70% et 70 % des patients des bras monothérapie, traitement séquentiel et traitement concomitant, la fièvre (0%, 25 % et 85%) et les rashs (50%, 35 % et 35%). Des effets secondaires de grade 3 et 4 sont survenus dans respectivement 30%, 25% et 55 % des cas.
Le suivi des patients se poursuit. Il permettra notamment d’évaluer la durabilité de la réponse pathologique.








