Dermatologie
Eczéma : supériorité d’un inhibiteur de JAK sélectif sur un anti-IL-4/13
Dans la dermatite atopique, l’upadicitinib, un inhibiteur de JAK1 sélectif, procurerait un nettoyage cutané et un soulagement du prurit plus importants et plus rapides qu’un anticorps anti-IL-4/13.
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Au fil des études, les inhibiteurs de JAK apparaissent de plus en plus prometteurs dans le traitement de la dermatite atopique, ou eczéma, modérée à sévère. Une nouvelle étude clinique démontre la supériorité d'une de ces molécules sur le traitement systémique de référence validé actuellement dans cette indication, le dupilumab, un anticorps monoclonal anti-IL-4/13.
L'upadacitinib, un anti-JAK1 sélectif, permet d’obtenir une réduction plus importante et plus rapide de l’Eczema Area and Severity Index scores (EASI75), par rapport au dupilumab, un anticorps monoclonal anti-IL-4/13. La réduction de 71% de l’EASI75 sous upadacitinib est obtenue lors d'un essai randomisé, en double aveugle, sur près de 750 adultes atteints de dermatite atopique modérée à sévère. Ces résultats sont publiés dans JAMA Dermatology.
Une étude courte
Après 16 semaines de traitement, 71% des personnes randomisées dans le groupe upadacitinib obtienne le score EASI75, contre 61,1% dans le groupe dupilumab (P=0,006). Tous les critères d'évaluation secondaires (atteinte de l'EASI90 et de l'EASI100, ainsi que l'amélioration du prurit) démontrent également la supériorité de l'upadacitinib par rapport au dupilumab.
Une amélioration plus rapide sous upadacitinib est par ailleurs observée par rapport au dupilumab dans ce nouvel essai. La séparation des courbes est apparente après seulement une semaine dans un graphique linéaire montrant les proportions de patients dans les deux groupes de traitement atteignant l'EASI75 et dans les scores moyens de prurit.
Tolérance acceptable
Les effets indésirables de l'inhibiteur de JAK sont fréquents mais conformes à ceux observés dans les nombreux essais antérieurs avec l’upadacitinib. Dans l'ensemble, 72% des patients du groupe upadacitinib et 63% de ceux du groupe dupilumab ont eu un événement indésirable.
Plusieurs d'entre eux sont plus fréquents sous upadacitinib que sous dupilumab, mais tous sont peu fréquents : infection grave (observée chez 1,1% vs 0,6% des patients), zona (2,0% vs 0,9%), perturbations hépatiques (2,9% vs 1,2%), anémie (2,0% vs 0,3%), neutropénie (1,7% vs 0,6%), élévation de la CPK (6,6% vs 2,9%). En outre, une acné sous traitement est observée chez 16% des patients du groupe upadacitinib, contre 2,6% des patients sous dupilumab.
Amélioration du traitement de l’eczéma
La dermatite atopique est caractérisée par un caractère chronique et récurrent, une morphologie eczémateuse et un prurit intense. Elle est sous-tendue par des médiateurs pro-inflammatoires, tels que l’IL-4, l'IL-13, l'IL-22, l'IL-31, l'interféron gamma (IFN-γ) et la lymphopoïétine thymique stromale (TSLP), qui transmettent des signaux via la voie de signalisation Janus kinase-signal transducteur et activateur de transcription (JAK-STAT).
Dans cette étude courte (16 semaines), il n’y a pas de groupe placebo mais le bénéfice clinique semble rapide et intéressant. L’étude a été prolongée par le promoteur. Les patients qui ont utilisé un traitement topique malgré le protocole ont été classés a posteriori comme non-répondeurs.








