Médecine générale
Démographie : hausse des effectifs médicaux en vue mais la médecine générale pose problème
D'ici 2050, le nombre de médecins en activité devrait sensiblement augmenter. Une évolution positive qui mettra toutefois plusieurs années à s'installer et sera plutôt au profit de la médecine spécialisée et de l'activité salariée.
- SARINYAPINNGAM/istock
La démographie médicale est un enjeu majeur des politiques d'organisation d'offre de soins. Combien de professionnels sont actuellement disponibles pour apporter des soins à la population ? Combien le seront dans les années à venir ? Et cette évolution répondra-t-elle à l'augmentation de la population et aux évolutions des besoins ?
Un rapport de la Direction de la Recherche des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (DREES), publié en mars dernier, répond à ces questions.
2012-2020 : des généralistes moins nombreux et aux revenus plus bas
Depuis 2012, le nombre de médecins en exercice est stable, environ 215 000. Mais la proportion de médecins généralistes a diminué, ils sont 5,6% en moins alors que le nombre de spécialistes a augmenté de 6,4%.
Autre inégalité en leur défaveur, des revenus sensiblement plus faibles (activité libérale) : un peu plus de 90 000 euros annuels contre plus de 150 000 pour leurs confrères.
Pour l'ensemble des médecins, l'exercice libéral se raréfie, avec une baisse de 15%. La profession s'est aussi féminisée et rajeunit.
2020-2050 : augmentation des effectifs au profit des spécialités et du salariat
Les projections de la DREES, sous hypothèse de comportements et de législations constants, estiment une baisse globale des effectifs de médecins jusque 2024 puis une hausse progressive qui conduirait à augmentation de plus de 36% en 2050.
Là encore les généralistes sont plus impactés avec une diminution initiale des effectifs plus longue, jusque 2026, et à terme une hausse moins importante : + 35% contre + 39% pour les spécialistes.
L'augmentation de l'exercice salarié devrait se poursuivre et sera en 2050 le mode d'exercice majoritaire, concernant 55% de la profession.
La féminisation s’accentuerait également : la proportion de femmes exerçant la médecine devrait passer de 50% aujourd'hui à 60% en 2050.
2050 : influence du vieillissement de la population sur l'offre et la demande de soins
Les analyses de la DREES sont donc à moyen terme plutôt rassurantes avec une évolution importante pour 2050 du nombre de médecins disponibles pour la population.
Les chercheurs invitent toutefois à pondérer cette hausse sur le vieillissement de la population, qui sera alors bien plus consommatrice de soins. Ainsi l'équilibre offre/demande sera théoriquement meilleur qu'actuellement mais dans des proportions plus faibles que si cela concernait la population actuelle.
Et une fois encore le bénéfice sera plus important pour les médecins spécialistes que les généralistes, activité décidément boudée par les jeunes diplômés.








