Transplantation
Don d'organes : le rein arrive en tête
L’Agence de la biomédecine a dressé la liste des organes les plus greffés. Le rein est le premier de ce classement avec 3 232 opérations réalisées, devant les greffes de foie et de cœur.
- Pix5/Monkeybusiness
Tous les Français n’en ont pas conscience, pourtant nous sommes tous concernés par le don d'organes. En effet, la loi française actuelle fait de chacun de nous un donneur d’organes présumé. A l’occasion de la 16e Journée nationale de réflexion sur le don d’organes organisée ce 22 juin, l’Agence de la biomédecine rappelle cette réalité. L'occasion de dresser la liste des organes les plus greffés.
Les greffes ont connu une hausse de 30% en 10 ans. Ainsi, ce sont 5746 greffes qui ont été effectuées l'année dernière, contre 4428 en 2006. Les greffes de rein sont les plus courantes avec 3232 opérations réalisées, devant les greffes de foie (1280), de cœur (423) et de poumon (327).
Les greffes à partir des vivants en hausse
A noter que la greffe de rein à partir de donneurs vivants connaît une explosion : +8% en un an. L’Agence a d'ailleurs fait de ce type de don l’une de ses priorités, car elle est le meilleur traitement pour un patient et n’affecte pas la qualité de vie du donneur. Mais historiquement, la France est plutôt en retard par rapport à d’autres Etats européens. Deux raisons principales à cela. Ce retard est dû à la fois à des raisons culturelles, et à la culture médicale elle-même. Le principe de la médecine est de ne pas nuire. Or, pour le don du vivant, le médecin intervient sur une personne en bonne santé ; de plus il y a eu quelques incidents qui ont pu angoisser certaines équipes.

Greffes de tissus
Par ailleurs, les médecins peuvent également greffer des tissus tels que des os, des artères, des valves cardiaques, des veines, des tendons ou des ligaments. A cet égard, les yeux ne sont jamais prélevés en vue de greffer un malade, seule la cornée est prélevée. Dans 96% des interventions, c'est ce type de tissus qui est greffé. L'intervention permet de lutter contre certaines formes de cécité dues à l’opacification de la cornée ou à des malformations héréditaires.
Au total en 2015, 32254 personnes ont été donneuses de tissus de leur vivant (résidus opératoires, placentas…) et il y a eu 5945 donneurs décédés dont une partie était également donneurs d’organes mais dont la grande majorité étaient donneurs de tissus uniquement (prélèvements en chambre mortuaire moins de 24 h après le décès).

Nouvelles dispositions à partir du 1er janvier 2017
La loi de santé de Marisol Touraine adoptée en janvier 2016 réaffirme le principe du consentement présumé tout en maintenant l’accompagnement et le dialogue avec les proches. Le registre national des refus tenu par l’Agence de la biomédecine est reconnu comme le moyen principal d’expression du refus. Mais ce n’est pas le moyen exclusif.Suite à une concertation menée au cours du 1er semestre 2016, les autres modalités de refus seront précisées par un décret en Conseil d’État. Des règles de bonnes pratiques relatives à l’abord des proches seront proposées par l’Agence et feront l’objet d’un arrêté courant 2016. Les nouvelles dispositions entreront en vigueur au plus tard au 1er janvier 2017.








