Politique
Université de Lyon-Sud : le vice-doyen blanchi des accusations de sexisme et d’homophobie
Accusé d’avoir tenu des propos sexistes et discriminatoires devant les étudiants de première année d’étude de médecine (PACES) de la faculté de médecine de Lyon, le Pr Gilles Freyer vient d’être totalement blanchi à la suite d’une enquête administrative approfondie.
- Chinnapong/istock
Dans un rapport de 36 pages de l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la Recherche (IGAENR), résumant une enquête de plusieurs mois, le Pr Gilles Freyer, vice-doyen de la Faculté de Médecine de Lyon est complètement blanchi des accusations relayées par le journal en ligne « Médiacités Lyon ».
Le cancérologue était mis en cause pour certaines déclarations prononcées durant ses cours magistraux en « Santé, société, humanité », propos relevés en mai 2019 par le site d’information « Médiacités Lyon » et qualifiés de « misogynes, homophobes et racistes ».
Une enquête approfondie
A la suite de son interpellation par l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, avait saisi l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la Recherche (IGAENR) pour « faire toute la lumière » sur ces faits.
Dans son rapport de 36 pages, cette dernière vient de dédouaner le Professeur Freyer en estimant que les propos tenus « ne cherchent ni à humilier, ni à ridiculiser quelques étudiants que ce soit » et qu’ils « n’appellent ni saisine de la justice, ni procédure disciplinaire ».
Des propos sortis de leur contexte
Les inspecteurs ont analysé les enregistrements des cours du professeur Freyer et auditionné plusieurs dizaines de personnes, étudiants, représentants d’étudiants, enseignants et jusqu’au doyen de la faculté. Ils ont considéré que l’enquête publiée par « Médiacités Lyon » avait sur-interprété des propos « qui ne peuvent être présentés comme inacceptables que lorsqu’ils sont sortis de leur contexte ».
Sur les accusations de « misogynie », le rapport précise que « Médiacités Lyon » n’apporte pas d’éléments probants » et que « la mission ne perçoit dans les cours du Professeur Freyer aucune condescendance vis-à-vis des femmes, quoiqu’il affiche une vision plutôt traditionnelle, mais non réactionnaire de l’organisation de la société et spécifiquement des relations entre les hommes et les femmes ».
Des attaques répétées
Les inspecteurs contestent également les affirmations de « Médiacités Lyon » sur le fait que le Professeur Freyer « décrédibilise la lutte contre l’homophobie et fasse du prosélytisme anti-euthanasie ». L’IGAENR souligne enfin qu’un enseignant chercheur, au-delà de sa vocation à transmettre des connaissances, peut aussi « susciter des questions » plutôt que « se faire le porte-parole d’un discours convenu ».
Au final, si la mission reconnaît au Professeur Freyer « un goût évident » pour la provocation pouvant se traduire par « des traits d’humour parfois intempestifs », il précise que celui-ci ne « dépasse pas les limites que lui impose son statut ». Après l'avoir appelée de ses vœux, « Médiacités Lyon » conteste désormais les résultats de l'enquête. D’après l’intéressé, l'Université se tient aux côtés du Pr Freyer pour engager toutes poursuites contre de nouvelles attaques diffamatoires.








