Rhumatologie

Maladies auto-immunes : des liposomes pour un redémarrage du système immunitaire

Les personnes souffrant d’une maladie auto-immune et inflammatoire pourraient bénéficier d'un « reboot », ou redémarrage, de leur système immunitaire en ciblant certaines cellules vi une immunothérapie spécifique.

  • Matike/istock
  • 14 Septembre 2019
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    La polyarthrite rhumatoïde et les vascularites sont des maladies auto-immunes liées à un trouble de l’immunité spécifique des lymphocytes T auto-antigéniques de classe II du MHC (antigen-specific effector T cells ou Teff). Elles ont un impact majeur sur la vie des malades parce qu'il n'y a pas de traitement curatif et que les médicaments immunosuppresseurs doivent être pris quotidiennement pour moduler ou réduire l’activité de leur système immunitaire déréglé.

    Une meilleure stratégie consisterait à re-réguler les cellules du système immunitaire et restaurer un fonctionnement normal du système immunitaire. Une équipe de recherche de l'Université du Queensland fait état d'une « immunothérapie spécifique d’antigène » et a démontré qu'elle pouvait re-réguler les lymphocytes T « rogues » (voyous), qui sont les marqueurs du rhumatisme inflammatoire ou des vascularites chez la souris. L’étude est parue dans la revue JCI insight.

    Les cellules dendritiques

    Les chercheurs ont découvert que les cellules dendritiques, qui sont en quelque sorte les chefs d'orchestre du système immunitaire, seraient capables d’absorber de minuscules bulles de graisse générées par les chercheurs, restaurant ainsi la régulation immunitaire.

    Ces bulles de graisse, appelées « liposomes », encapsulant du calcitriol et des peptides associés à ces maladies chez la souris, seraient la clé pour « rebooter » (redémarrer) le système immunitaire et calmer la maladie en supprimant la différenciation et le fonctionnement des lymphocytes T mémoires, spécifiques de l'antigène.

    Une nouvelle compréhension

    Les liposomes encapsulant une association peptide-calcitriol utilisent les cellules dendritiques PD-L1 pour la régulation des lymphocytes T spécifiques de l’antigène et induisent une tolérance spécifique à cet antigène dans les maladies auto-immunes inflammatoires.

    Cette étude montre donc dans un modèle animal que l'immunothérapie antigénique spécifique peut être utilisée pour traiter les maladies auto-immunes inflammatoires existantes, ainsi que pour prévenir de futures maladies.

    Il est important de noter que l'activité inflammatoire ne semble pas être un obstacle à une restauration de la régulation du système immunitaire. Elle permettra également aux médecins d'utiliser la médecine de précision lorsque l’on aura identifié les antigènes à l’origine des maladies auto-immunes et inflammatoires chez l’homme.

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