Pneumologie

BPCO : des stratégies spécifiques contre les Haemophilus influenzae pathogènes

Des chercheurs de l’Université de Buffalo aux Etats-Unis ont identifié plusieurs mécanismes pathogéniques de la bactérie retrouvée de façon prédominante lors des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), Haemophilus influenzae. Leurs découvertes pourraient permettre d’élaborer de nouveaux traitements ciblés.

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  • 21 Mars 2018
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    Des chercheurs américains ont réussi à identifier la manière dont une bactérie, Haemophilus influenzae (non typable), vit et s’adapte à son hôte en temps réel, pour persiter dans ses bronches au cours des mois, voire des années, aggraver la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

    Leurs résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences du 19 mars 2018.

    Haemophilus influenzae survit grâce à son adaptabilité génétique 

    En étudiant sur le long terme l’agent pathogène qui est le plus agressif pour les bronches des malades, les chercheurs ont compris comment ce dernier survivait dans un environnement hostile à son égard que sont les voies respiratoires humaines. Jusqu'alors cette bactérie n'avait été étudiée qu'à partir de souches cultivées en laboratoire. Or, il ressort de ces recherches que cette bactérie s'adapte à chaque hôte. Les chercheurs ont donc mené leurs travaux sur plusieurs mois et années chez des malades atteints de BPCO.

    En pratique, pendant 15 ans les chercheurs ont prélevé chaque mois des échantillons chez les 192 malades et ils ont isolé 269 souches. Ainsi ils ont pu étudier l’évolution de la bactérie, génétique notamment, depuis le moment où le patient a acquis la souche jusqu’à la fin de l’étude 15 ans plus tard.

    Ils ont ainsi mis en évidence des modifications des gènes de la bactérie, modifications qui sont clairement à l’origine de la survie prolongée de cette dernière dans l’environnement respiratoire. En identifiant ces changements génétiques, les chercheurs estiment pouvoir déterminer où se situent les vulnérabilités de la bactérie et pouvoir ainsi cibler spécifiquement ces anomalies dans l’objectif d'une éradication.

    Vers un traitement ciblé

    Plus précisément ils ont découvert qu’Haemophilus influenzae « allume et éteint » ses gènes selon l’environnement auquel il est confronté. Concrètement, comme les voies respiratoires inférieures sont dépourvues de valeur nutritive, la bactérie active des mécanismes intrinsèques lui permettant de piéger les nutriments dont elle a besoin pour survivre. De la même façon, elle active les gènes nécessaires à la résistance à toute nouvelle agression.

    Selon les chercheurs, cette information est essentielle pour développer un vaccin ou un traitement spécifique. En effet, cela pourrait permettre de mettre au point un nouveau médicament ciblant spécifiquement un gène de la bactérie qui ne serait pas retrouvé ailleurs afin d’éradiquer de manière sélective le pathogène sans altérer la flore normale de son hôte (à la différence des antibiotiques).

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