Neurologie
SEP : la minocycline réduit le risque de la maladie
La minocycline permettrait de retarder la conversion en SEP après syndrome démyélinisant cliniquement isolé.
- minervastock/epictura
Dans essai randomisé chez des adultes ayant eu un premier événement démyélinisant cliniquement isolé, la minocycline 100 mg, 2 fois par jour, permettrait de diminuer à 6 mois le risque de passage à une sclérose en plaques avérée, par comparaison au placebo avec une différence de risque de 18.5% (IC 95%, 3.7 à 33.3 ; P=0.01).
Premier essai randomisé versus placebo
Cette étude randomisée en aveugle versus placebo a comparé l’efficacité de la minocycline, 100 mg 2 fois par jour, chez des adultes ayant eu un premier événement démyélinisant cliniquement isolé (dans les 180 jours suivant l’épisode).
Le critère principal d’analyse a été le taux de convection en SEP à 6 mois. L’analyse secondaire a observé ce taux à 24 mois, ainsi que l’impact sur les lésions à l’imagerie IRM à 6 et 24 mois.
Pas de différence à 24 mois
Malgré un impact à 6 mois, le taux de conversion en SEP à 24 mois est similaire dans les deux groupes (P=0.06).
Une analyse post hoc montre que le bénéfice se maintient jusqu’à 12 mois.
Il en est de même sur les lésions à l’IRM avec une différence significative à 6 mois non retrouvée à 24 mois.
En pratique
L’intérêt du traitement immunomodulateur après un syndrome démyélinisant cliniquement isolé est mis en avant dans la littérature ainsi que dans les recommandations de la HAS. avec un taux de conversion de 60% à 6 mois et dans certaines études le traitement est conseillé chez les patients à fort risque de récidive.
La minocycline, ainsi que la classe des cyclines, a démontré, outre son effet antibiotique, des effets antiinflammatoire (inhibition de l’interleukin-1β) et anti apoptotique. Sa bonne tolérance et son prix largement inférieur aux immuno-modulateurs actuels pourrait en faire une option thérapeutique intéressante.
L’étude présenté ici et publié dans le New England Journal of Medicine offre des perspectives mais ne montre pas de résultat à 24 mois et souffre d’une faible puissance et de plusieurs biais. De nouvelles études sont donc nécessaires avant d’envisager cette option dans nos pratiques.








