Neurologie
Maladie de Charcot sporadique : une anomalie du complexe mitochondrial identifiée
Dans le cadre des formes sporadiques de la sclérose latérale amyotrophique, des chercheurs chinois ont découvert une anomalie dans l’ADN des mitochondries des personnes atteintes de la maladie de Charcot. Cela pourrait ouvrir la voie à des traitements pour une maladie actuellement incurable.
- Rost-9D/istock
La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est classée en deux catégories : les cas familiaux (environ 10 %) et les cas sporadiques (environ 90 %). Alors que la SLA familiale est causée par des mutations dans de nombreux gènes aux fonctions diverses, les mécanismes pathogéniques sous-jacents de la SLA, en particulier dans la SLA sporadique (sALS), sont largement inconnus. Notamment, environ la moitié des cas souffrant de SLA présentent des défauts dans le complexe respiratoire mitochondrial IV (CIV).
Un nouvel espoir s’ouvre pour les personnes qui souffrent de la maladie de Charcot : des chercheurs chinois ont fait une découverte de taille sur cette maladie dégénérative qui entraîne une paralysie progressive à l’issue fatale. Selon leurs travaux publiés dans la revue Nature Neuroscience, une anomalie génétique située dans l’ADN des mitochondries pourrait être à l’origine de la pathologie responsable de cinq décès par jour en France.
Maladie de Charcot : la cause se trouverait dans l’ADN des mitochondries
Pour tenter de lever le mystère qui entoure la SLA, les scientifiques se sont penchés sur les mitochondries, les centrales énergétiques des cellules, des motoneurones qui contrôlent les muscles. Ils ont remarqué que la moitié des 40 patients atteints de la forme non-héréditaire de la maladie, avaient une anomalie génétique au niveau des mitochondries. Cette dernière perturbe la respiration cellulaire ainsi que le fonctionnement des motoneurones.
Pour vérifier leur découverte, l’équipe a introduit l’anomalie génétique dans l’ADN des mitochondries de rats en bonne santé. En vieillissant, les rongeurs génétiquement modifiés ont exprimé des symptômes similaires à la maladie de Charcot. Ces résultats démontrent qu'une déficience neuronale du CIV est suffisante pour provoquer un certain nombre de phénotypes semblables à ceux de la SLA, notamment la redistribution de la protéine 43 de liaison à l'ADN TAR cytosolique, la perte sélective de motoneurones et la paralysie.
Ces résultats mettent en évidence la déficience du CIV en tant que cause potentielle de la SLA et mettent en lumière la vulnérabilité spécifique des motoneurones, ce qui constitue une avancée importante dans la compréhension et le développement thérapeutique du sALS.
SLA : des recherches encore nécessaires pour confirmer la découverte
Les résultats sont encourageants, mais les chercheurs préviennent qu’il va falloir réaliser des travaux avec des échantillons plus importants pour les confirmer. Si c’est le cas, cela pourrait faciliter le diagnostic et ouvrir la voie à des traitements ciblant les dysfonctionnements observés dans les mitochondries.
"Nous recherchons de nouveaux patients pour confirmer la fréquence élevée de ces mutations, mais nous savons déjà que beaucoup présentent une anomalie de la chaîne respiratoire de leurs mitochondries", explique au Figaro Xiaorong Zhang de l’Académie des sciences chinoise à Beijing et auteur de l’étude.








