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Santé mentale : prendre un chien n’est pas un remède miracle !

Les familles qui envisagent d'adopter un chiot, ne doivent pas le faire uniquement dans l'objectif de booster leur santé mentale, car la réalité est plus complexe.

  • AnnaStills/istock
  • 21 Septembre 2025
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    Jeux, réconfort, soutien, activité physique, responsabilité… grandir avec un chien apporte beaucoup aux enfants. Toutefois, le tableau n’est pas aussi idyllique pour tous. Une nouvelle étude du Royal Veterinary College (Royaume-Uni) montre qu'adopter un chiot n'est pas une solution miracle pour améliorer la santé mentale du foyer.

    Adopter un chien : avoir un chiot est plus difficile que prévu pour un tiers des maîtres

    Pendant la pandémie de la Covid-19, de nombreux foyers ont décidé de prendre un chien dans l’espoir de booster leur moral, surtout celui des enfants. Pour vérifier si adopter un compagnon à 4 pattes est bon pour la santé mentale, les chercheurs ont interrogé 382 adultes et 216 enfants âgés de 8 à 17 ans possédant un chiot.

    L’analyse de leurs réponses a confirmé que posséder un chien était une source de joie pour de nombreux parents et enfants. La majorité des adultes ont confirmé qu’ils avaient observé une amélioration de la santé mentale chez leur progéniture. Les jeunes participants de leur côté ont reconnu que leur animal était une source de réconfort et de bonheur.

    Toutefois, 37,3 % des adultes interrogés et qui s'occupaient principalement de l’animal, ont confié qu'avoir un chiot était plus difficile que prévu. Comparés aux propriétaires expérimentés, les nouveaux maîtres étaient plus susceptibles de trouver les interactions enfant-chiot difficiles. Déterminer quels membres de la famille étaient responsables de quels aspects des soins canins posait également des problèmes. Et la plupart de ces tâches finissaient par incomber aux femmes. En effet, 95 % des personnes qui s'occupaient le plus souvent des chiots étaient les mères de famille. "De nombreuses mamans se sentaient dépassées par la responsabilité de prendre soin de leur chiot, ce qui suggère que les mères supportent une plus grande part de la charge mentale associée à la possession d'un chiot", soulignent les auteurs dans leur étude.

    Les jeunes aussi pouvaient rencontrer des difficultés avec leur toutou. Certains ont avoué ressentir de la frustration face au besoin d'attention fréquent de l’animal. Par ailleurs, plus inquiétant, compte tenu des graves conséquences possibles : l’étude a montré que presque tous les enfants interrogés avaient des comportements ou des gestes connus pour induire des réactions négatives chez les chiens et conduire à la morsure. Par exemple, serrer ou embrasser le chien brusquement, prendre ses jouets/objets, s’allonger à côté de lui quand il se repose, crier près du chien…

    Chien : une charge mentale maternelle supplémentaire

    Cette étude, publiée dans la revue PLOS, rappelle que prendre un animal n’est pas une solution simple, magique et rapide pour améliorer son quotidien et sa santé mentale. Pour assurer une adoption réussie aussi bien pour la famille que l’animal, l’équipe conseille de discuter des responsabilités liées aux soins des chiens avec les enfants ; d’impliquer l’ensemble des membres dans les soins du chiot ; d’assister à des cours de dressage qui incluent une formation à la sécurité pour les plus jeunes ; de fixer des limites claires à leur progéniture et de surveiller attentivement leurs interactions avec les chiens afin de protéger les enfants et les animaux.

    "L'arrivée d'un nouveau chiot dans la famille est souvent perçue comme une source de joie, de compagnie et de plaisir, mais derrière cet enthousiasme se cache un travail considérable et invisible. Nos nouvelles recherches suggèrent que les responsabilités ne sont pas toujours celles que l'on attend. Dans les familles avec des enfants d'âge scolaire, nous avons constaté que si les enfants et les pères peuvent participer à certaines tâches liées aux chiots, la majeure partie des responsabilités courantes incombe généralement aux mères. Les mères participant à notre étude ont décrit leur sentiment d'être dépassées par la nécessité de jongler entre les besoins contradictoires de leur chien et de leur famille, en particulier lorsque c’est un chiot. Cette charge de travail représente une forme importante et jusqu'alors négligée de travail féminin caché", explique le Dr Zoe Belshaw.

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