Nutrition
L’heure du dîner est cruciale pour les personnes prédiabétiques
Un repas trop tardif augmente le risque de dérégulation de la glycémie le matin, en particulier pour les personnes atteintes de prédiabète.

- Par Mégane Fleury
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- Mariia Vitkovska/ISTOCK
Le diabète de type 2 n’est pas inéluctable. Il est souvent précédé d’une phase dite de prédiabète. Comme le précise la Fédération Française des Diabétiques, il s’agit d’un "trouble glycémique qui se tient sous la définition du diabète proprement dit ; c’est-à-dire que la glycémie à jeun se situe entre 1,10 g/L et 1,25 g/L (une glycémie normale à jeun est inférieure à 1,10 g/L)". Pour autant, des changements d’habitude permettent d’éviter l’apparition d’un diabète de type 2, où la glycémie normale à jeun dépasse 1,26 g/L. Dans la revue Nutrients, des chercheurs démontrent que le moment du dîner pourrait avoir un impact sur ces résultats.
"La régulation de la glycémie nocturne joue un rôle clé dans la glycémie à jeun du lendemain matin, lorsque la glycémie est censée être à son plus bas, développent-ils. Cet indicateur est particulièrement important chez les personnes souffrant de dysglycémie, une maladie caractérisée par des taux de glucose anormaux." Ces spécialistes, de l'Université Oberta de Catalogne (UOC), ont travaillé avec plusieurs instituts de recherche américains pour réaliser leurs travaux. Ils ont recruté 33 hommes et femmes, âgés de 50 à 75 ans, en surpoids ou obèses et prédiabétiques. Leur glycémie était évaluée en permanence, et leurs repas ont été "contrôlés", c’est-à-dire que les chercheurs ont conçu des menus spécifiques avec des quantités adaptées notamment en matière de glucides.
Prédiabète : "Plus le repas est tardif, plus il est difficile de réguler la glycémie"
D’après leurs conclusions, les recommandations alimentaires doivent tenir compte de la quantité de glucides, mais aussi de l'heure du dernier repas du soir. "Plus le repas est tardif, plus il est difficile de réguler la glycémie, alors que son apport nutritionnel reste crucial pour contrôler la glycémie nocturne", soulignent-ils. Il faut aussi prendre en compte la sensibilité individuelle à l’insuline. "Ces informations pourraient être essentielles pour formuler des recommandations plus personnalisées, prenant en compte non seulement la sensibilité à l’insuline, mais aussi le profil circadien de chaque individu (matin ou soir)", développe Diana Díaz-Rizzolo, maîtresse de conférences à la Faculté des sciences de la santé de l’UOC et co-autrice de l'étude. L’organisation des horaires des repas dans la journée pourrait aussi permettre d’éviter les pics de glycémie nocturne, qui peuvent perturber le métabolisme et interférer avec la glycémie à jeun. "Comprendre l’interaction entre chronotype et réponse glycémique pourrait améliorer la précision des stratégies de prévention et de prise en charge du diabète", conclut-elle.
Comment les nouvelles technologies peuvent aider les personnes atteintes de prédiabète ?
Pour la spécialiste, les nouvelles technologies pourraient aider à mettre en place ces nouvelles recommandations, comme les glucomètres en continu ou les applications mobiles dédiées. "Ces outils peuvent grandement améliorer la qualité de vie et le contrôle métabolique des patients, estime-t-elle. Ils aident à détecter précocement les déséquilibres glycémiques, permettant ainsi d’ajuster l’alimentation, les médicaments et l’activité physique en fonction de données objectives."