onco-dermatologie

CBC et mélanomes atypiques : un score dermoscopique pour les différencier

La dermoscopie ne permet pas toujours de différencier carcinome basocellulaire et mélanome de présentation atypique. Un score basé sur 12 caractéristiques a été développé pour aider à l’orientation diagnostique. Il doit désormais être validé prospectivement.

  • Istock/Space_Cat
  • 29 Avr 2022
  • A A

    Le recours à la dermoscopie permet d’améliorer la performance diagnostique de l’examen clinique face à une suspicion de carcinome basocellulaire (CBC). Toutefois, certains de ces carcinomes peuvent avoir un aspect inhabituel, ne correspondant pas aux critères dermoscopiques établis et pouvant simuler d’autres pathologies cutanées, notamment un mélanome. Avec à la clé de possibles conséquences délétères quant aux modalités de prise en charge.

    Des études antérieures ayant comparé des données histopathologiques sur la pièce d’exérèse d’un CBC facial ou non facial à celles rapportées lors de l’examen au dermoscope avaient souligné la fréquence de caractéristiques en faveur de lésions mélanocytaires lors de la dermatoscopie (40%). Toutefois, les données descriptives précises sur les caractéristiques pouvant orienter à tort vers un mélanome font défaut.

    Fréquence d’un patron vasculaire atypique

    Un travail multicentrique mené en Italie, Grèce et France, dont les résultats sont publiés dans Experimental Dermatology, a ainsi tenter d’identifier les caractéristiques dermoscopiques trompeuses sur une cohorte de patients sélectionnés, ayant eu un CBC d’aspect atypique en dermoscopie (au moins une caractéristiques de la liste des 7 points) ou un mélanome malin atypique en dermoscopie (au moins une caractéristique de carcinome basocellulaire) siégeant en dehors de la face.

    Trois sous-types

    Cette étude rétrospective a inclus 146 CBC et 76 mélanomes. L’observation d’un patron vasculaire atypique était rapportée dans les trois-quarts des cas. Les auteurs ont développé un score prenant en compte 12 caractéristiques permettant de différencier CBC et mélanome, avec une sensibilité de 94 % et une spécificité de 80 %. L’identification de 3 sous-types dermoscopiques de CBC (hypo/amélanotique, pigmenté et mixte, le plus fréquent) et 3 sous -types dermoscopiques de mélanomes, se différenciant également surtout par des caractéristiques de pigmentation, permet d’affiner la sensibilité et la spécificité du diagnostic.

    Ce score apparait ainsi comme un outil d’aide à l’orientation diagnostique dans les lésions atypiques. Son développement a toutefois été fait sur la base d’un travail rétrospectif et il doit donc être validé de manière prospective avant de pouvoir trouver une application clinique en routine.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF