Diabétologie
Diabète : agoniste au récepteur du GLP-1 & cancer de la thyroïde
Une étude rétrospective internationale n’a pas retrouvé d’augmentation du risque de tumeurs thyroïdiennes chez les patients traités par agonistes des récepteurs du GLP-1 comparés à d’autres antidiabétiques oraux.

- Ivanova Nataliia/iStock
Les agonistes des récepteurs du GLP-1 (GLP-1RA) sont couramment utilisés dans le traitement du diabète de type 2 et de l’obésité. Des études chez les rongeurs avaient soulevé des inquiétudes concernant leur potentiel tumoral thyroïdien (bénin ou cancéreux), notamment par stimulation des cellules C. Les agences réglementaires américaines indiquent ces données dans les notices, contrairement à l’Europe. Une nouvelle étude vise à éclaircir ce risque potentiel chez l’Humain.
Aucune élévation significative du risque
L’étude a inclus environ 400.000 utilisateurs de GLP-1RA, 700.000 utilisateurs de SGLT2i, 2.000.000 de iDPP-4 et 1.100.000 de sulfamides. L’incidence des tumeurs thyroïdiennes était de 0,88 à 1,03 pour 1 000 personnes-années sous GLP-1RA, contre 0,72 à 1,13 dans les autres groupes. Les analyses ajustées n’ont montré aucune augmentation significative du risque, quel que soit le comparateur : GLP-1RA vs SGLT2i : HR 0,95 (IC95% 0,85–1,06) ; vs DPP-4i : HR 0,93 (IC95% 0,83–1,04) ; vs SU : HR 1,02 (IC95% 0,84–1,24). Les résultats restaient identiques après l’introduction d’un délai d’exposition d’un an, ou en prenant uniquement les tumeurs malignes.
Une étude rétrospective de grande échelle
Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective, incluant des patients ayant débuté un traitement de seconde ligne après la metformine. Les données proviennent de dix grandes bases de données américaines et européennes, principalement des registres de soins ou des assurances. Les auteurs ont utilisé un modèle de score de propension pour équilibrer les groupes, incluant de nombreuses caractéristiques des patients telles que des données démographiques, comorbidités, traitements associés et utilisation des soins de santé, combiné à des méthodes d’analyse par appariement ou stratification. Les analyses ont été ajustées à l’aide de modèles de Cox.
Des données rassurantes mais à surveiller
Cette étude de grande ampleur ne montre pas de sur-risque de tumeurs thyroïdiennes associé aux GLP-1RA. Les résultats sont robustes malgré certaines limites méthodologiques, comme l’absence de confirmation histologique des tumeurs. Ils suggèrent que les signaux observés chez l’animal ne se traduisent pas chez l’humain. Une surveillance pharmacovigilance active reste néanmoins nécessaire, notamment avec l’usage croissant de ces molécules dans la population obèse non diabétique.