Pneumologie
Covid long : lien entre troubles du sommeil et dyspnée
Une étude britannique met en évidence un lien entre les troubles du sommeil chez les patients hospitalisés pour une Covid-19 et la dyspnée.
- demaerre/iStock
Dans une nouvelle étude publiée le 15 avril dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, des chercheurs ont découvert que 62% des participants qui avaient été admis à l'hôpital pour une Covid-19 souffraient par la suite de troubles du sommeil, qui persistaient pendant au moins 12 mois.
Les auteurs de l’étude mettent en évidence pour la première fois le lien entre deux symptômes du Covid long : l’essoufflement et les troubles du sommeil.
Un lien entre troubles du sommeil, anxiété et faiblesse musculaire
L'étude, menée par l'université de Manchester et de Leicester sur des patients issus de 38 établissements de santé au Royaume-Uni, a été présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses ayant lieu à Copenhague du 15 au 18 avril.
En moyenne, les participants hospitalisés pour une Covid ont dormi plus d'une heure de plus, mais leurs habitudes de sommeil étaient moins régulières (diminution de 19% sur l'échelle de régularité du sommeil), que les participants du groupe témoin qui ont été hospitalisés pour d’autres causes.
Les auteurs de l'étude ont également découvert que les participants souffrant de troubles du sommeil étaient plus susceptibles de souffrir d'anxiété et de faiblesse musculaire, des symptômes courants du Covid long.
Cibler les perturbations du sommeil pourrait atténuer l'essoufflement
Leur analyse statistique a permis d'identifier que les perturbations du sommeil étaient susceptibles de provoquer directement une dyspnée, mais que la réduction de la fonction musculaire et l'augmentation de l'anxiété, deux causes reconnues de dyspnée, pourraient partiellement atténuer l'association entre les troubles du sommeil et la dyspnée. Les auteurs de l'étude pensent donc que cibler les perturbations du sommeil en réduisant l'anxiété et en améliorant la force musculaire de ces patients pourrait permettre de lutter contre la dyspnée, mais des recherches plus approfondies sont nécessaires.
La qualité du sommeil a été évaluée à l'aide de mesures subjectives qui ont été autodéclarées par 638 patients aux chercheurs. Elle a également été mesurée objectivement chez 729 autres patients, qui portaient des appareils similaires à des montres intelligentes qui mesuraient les niveaux d'activité nocturne. Les deux mesures ont systématiquement révélé une prévalence plus élevée de troubles du sommeil chez les personnes hospitalisées pour Covid par rapport au groupe témoin.








