Rhumatologie
Ostéoporose : un anti-sclérostine augmente particulièrement l’os cortical
Un traitement anti-ostéoporotique de type anti-sclérostine, le romosozumab, a un effet ostéoformateur rapide que prédomine au niveau du compartiment endocortical. Il s’agit bien d’un effet anabolique.
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Plusieurs traitements de l'ostéoporose sont considérés comme « ostéoformateurs » (ou « anabolisants ») car ils stimulent l’accroissement osseux chez les patientes ostéoporotiques. Le tériparatide, peptide comprenant les 34 acides aminés amino-terminaux de l'hormone parathyroïdienne humaine, améliore le remodelage osseux global (ostéoformation et ostéorésorption) avec un bilan osseux final positif. Le romosozumab, un anticorps monoclonal anti-sclérostine, qui inhibe la formation osseuse dérivé des ostéocytes, stimule l'activité ostéoblastique tout en réduisant l'activité ostéoclastique.
Une nouvelle étude, parue dans JBMR, permet de préciser sur quelle partie de l’os ils agissent et montre que le romosozumab augmente la formation osseuse dans les vertèbres des femmes ostéoporotiques, en particulier en augmentant la formation de l’os cortical, ce qui pourrait expliquer l’efficacité antifracturaire rapide.
Effet endocortical particulier en scanner quantitatif
A 12 mois, le romosozumab améliore tous les paramètres mesurés en scanner quantitatif de manière significative par rapport au placebo et entraîne une augmentation moyenne de l’épaisseur corticale (Ct.Th) vertébrale de +10,3% contre +4,3% pour le tériparatide et surtout, une augmentation de l'épaisseur endocorticale (Ec.Th) de +137,6% contre +47,5% pour le tériparatide.
Par ailleurs, ils observent une augmentation de la Ct.BMD de +2,1% contre une diminution de -0,1% pour la tériparatide, et une augmentation de la DMCS de +12,4% contre +3,8% pour la tériparatide. Pour toutes ces mesures, les différences entre le romosozumab et le tériparatide sont statistiquement significatives (p < 0,05).
Il n’est pas observé de différence significative entre les gains de DMO de l’os trabéculaire (Cn.BMD) associés au romosozumab (+22,2%) et au tériparatide (+18,1%), mais les deux augmentations constatées sont significativement plus importantes par rapport au groupe placebo (-4,6%, p < 0,05).
Une étude en scanner vertébral quantitatif
Une équipe de chercheurs a analysé les données d'une étude recueillant des tomographies quantitatives lombaires à l’inclusion et à 12 mois de traitement par romosozumab (210 mg sc mensuels, n = 17), teriparatide quotidien en ouvert (20 μg sc, n = 19), ou placebo (sc mensuels, n = 20).
Pour chacune des 56 femmes analysées, différents paramètres mesurable en tomodensitométrie quantitative ont été mesurés sur les vertèbres dont : l'épaisseur corticale (Ct.Th), l'épaisseur endocorticale (Ec.Th), la densité minérale osseuse corticale (Ct.bone mineral density (BMD)), la DMO de l’os trabéculaire (Cn.BMD) et la densité de surface de la masse corticale (CMSD). En outre, une cartographie des changements de structure sur les vertèbres lombaires ont été analysées statistiquement, puis visualisées sur la surface osseuse.
Un effet antifracturaire rapide
Diverses techniques d'imagerie ont déjà été utilisées pour évaluer les gains de densité et d'épaisseur osseuses à partir des données des essais sur le romosozumab et le tériparatide. Ces résultats sont complémentaires de ces études précédentes, les contributions supplémentaires étant des mesures globales et précises des changements de l'os cortical et endocortical, ainsi que la cartographie spatiale sur les vertèbres des zones d'accumulation osseuse statistiquement significative. Le mapping cortical fait, en effet, apparaître que les emplacements de l'augmentation de l'os se situent également dans les zones sujettes aux fractures de la corticale et des plaques vertébrales.
Cette étude confirme donc la formation osseuse vertébrale généralisée sous traitement par romosozumab par rapport au tériparatide et fournit de nouvelles informations sur la particularité de l’effet du romosozumab, en particulier son effet sur l’os endocortical, probablement à l’origine de la prévention rapide des fractures vertébrales chez les femmes atteintes d'ostéoporose.











