Pédiatrie

Autisme : attendre avant une nouvelle grossesse limiterait le risque de récidive

En retardant de 2 à 3 ans années une nouvelle grossesse, les mères d’un enfant autiste réduiraient la probabilité que leur futur bébé soit également porteur de ce trouble.

  • Jelena Stanojkovic/iStock
  • 29 Août 2021
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    L’autisme est un trouble précoce du développement du cerveau, qui touche notamment la formation des connexions neuronales. Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont caractérisés par des altérations qualitatives des interactions sociales, des problèmes de communication et par des troubles du comportement, et s’accompagnent le plus souvent par des difficultés d’apprentissage. En France, on estime que ces troubles hétérogènes et envahissants touchent aujourd’hui 1% de la population, soit environ 600 000 personnes en France.

    Menée en collaboration avec le Telethon Kids Institute, et publiée dans Autism Research, une étude menée par l’université Curtin (Australie), révèle un lien significatif entre le temps écoulé entre les grossesses et les risque qu'un frère ou une sœur reçoive également un diagnostic d'autisme. "Notre étude révèle que les frères et sœurs d'enfants autistes sont moins susceptibles d'être diagnostiqués sur le spectre s'il y avait un écart de 30 à 39 mois entre les deux grossesses", développe l’auteur principal Gavin Pereira.

    50% de risque supplémentaire d’autisme pour une grossesse 3 mois après l’accouchement

    Pour parvenir à cette conclusion, le chercheur et son équipe ont analysé plus de 925 000 naissances au Danemark, en Finlande et en Suède. Parmi elles, plus de 9 300 ont donné lieu à un diagnostic ultérieur de trouble du spectre autistique chez l'enfant. Les résultats montrent qu’attendre de 2,5 à 3 ans pour concevoir un autre enfant est considéré comme le délai optimal, permettant de prévenir potentiellement 5% des cas d'autisme au Danemark, 8% en Finlande et 9% en Suède, en moyenne.

    "Dans l'ensemble de la population, cette étude montre également que les enfants nés de mères qui sont redevenues enceintes trois mois après l'accouchement ont 50% de risques supplémentaires d'être diagnostiqués autistes, et que ceux nés cinq ans plus tard ont 24% de risques supplémentaires", notent les auteurs.

    Selon le Pr Pereira, le plus surprenant est que ces recherches identifient non seulement des facteurs génétiques et biologiques à l’autisme, mais aussi un lien environnemental. "Les résultats de cette recherche à grande échelle et dans plusieurs pays peuvent contribuer à éclairer les conseils en matière de planification familiale, en particulier pour les familles qui présentent déjà un risque plus élevé en raison d'antécédents génétiques de maladies neurologiques", estime-t-il.

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