Cardiologie
Maladies cardiovasculaires : la vitamine D n'a pas d'effet protecteur
Contrairement à ce qui avait été évoqué dans des études de registre, le vitamine D ne diminue pas l'incidence des infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux ou d'autres évènements cardiovasculaires majeurs
- Helin Loik-Tomson / istock.
Bien que des études observationnelles antérieures aient établi un lien entre de faibles taux de vitamine D dans le sang et un risque accru de maladie cardiovasculaire, une nouvelle étude a révélé que la prise de suppléments de vitamine D n'a pas réduit le risque cardiovasculaire.
D'autres facteurs, comme l'activité physique en plein air et l'état nutritionnel, pourraient expliquer les résultats antérieurs.
"Même pas un petit avantage"
Cette large méta-analyse, publiée dans le Journal of the American Medical Association Cardiology, a révélé que les suppléments de vitamine D ne diminuent pas l'incidence des infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux ou d'autres problèmes cardiovasculaires majeurs. "Nous pensions que cela serait bénéfique", explique Mahmoud Barbarawi, du MSU College of Human Medicine. "Mais il n’y a même pas eu un petit bénéfice. C'était surprenant". Les résultats ont été les mêmes pour les deux sexes, et pour tous les âges.
Mahmoud Barbarawi a examiné les données de 21 essais cliniques, et plus de 83 000 patients. La moitié des participants a reçu des suppléments de vitamine D et l'autre moitié des placebos. Pour lui, les médecins et les patients devraient réfléchir à deux fois avant de prendre la vitamine pour minimiser les risques d'un infarctus du myocarde ou d'autres problèmes cardiovasculaires. "Nous ne recommandons pas de prendre de la vitamine D pour réduire ce risque", affirme-t-il.
La vitamine du soleil
La vitamine D est produite par la peau lorsqu'elle est exposée au soleil. Ainsi, ceux qui vivent le plus loin de l'équateur ont tendance à avoir des niveaux inférieurs de vitamine D dans leur sang. Les maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, et la deuxième en France (première pour les femmes) juste après les cancers. Malgré quatre décennies de baisse de mortalité et morbidité grâce à la prévention et aux progrès thérapeutiques, les maladies cardio-neurovasculaires restent à l’origine d’environ 140 000 morts par an. Elles sont aussi l’une des principales causes de morbidité, avec 3,5 millions de personnes (assurés du régime général) traitées en 2012.
Il existe de fortes disparités sociales et territoriales de mortalité cardio-neurovasculaire. De plus, à âge égal, le taux de mortalité des hommes est plus élevé que celui des femmes (300 versus 190 pour 100 000 personnes en 2010).











