Neurologie

Syndrome douloureux régional complexe : un possible traitement

Le syndrome douloureux régionale complex, ou algodystrophie, est un trouble neurolovasculaire difficile à traiter qui pourrait bénéficier d'un traitement déjà existant. 

  • KatarzynaBialasiewicz/iStock
  • 12 Juin 2019
  • A A

    Le Syndrome douloureux régional complexe (SDRC), ou algoneurodystrophie, est un trouble neurolovasculaire qui apparait à la suite d’un événement traumatisant, l’opération d’un membre ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Les personnes atteintes peuvent garder une douleur chronique dans certaines parties de leur corps, le plus souvent un bras ou une jambe pendant plusieurs mois. Environ 15% des malades ont toujours des symptômes un an après l’événement ce qui impacte leur qualité de vie de façon majeure.

    Pour ces patients, le pronostic est souvent mauvais et le traitement médicamenteux est rarement efficace pour soulager la douleur. On en sait peu sur les causes de cette affliction et il n’existe aucun test particulier pour l’identifier. Son diagnostic se base uniquement sur l’histoire médicale et de l’examen clinique du malade. Seule chose certaine : la maladie envoie des signaux de douleur sans raison valable. Une étude parue le 10 juin dans la revue PNAS pourrait toutefois changer la donne puisque les chercheurs ont découvert un potentiel traitement pour soulager les malades.

    Des anticorps dans le sérum

    Afin de mieux comprendre les causes immunitaires du SDRC, une équipe de chercheurs internationale, menée par le Docteur Andreas Goebel de l’Institut de Recherche sur la Douleur de l’Université de Liverpool, a examiné des anticorps dans le sérum de malades pour établir le potentiel rôle de ces protéines dans le développement de ce trouble.

    Les scientifiques voulaient surtout comprendre le mécanisme de la "neuroinflammation", un anticorps qui augmente les niveaux de médiateurs inflammatoires comme l’interleukine (IL-1) dans destissus périphériques ou dans le cerveau. Or si IL-1 aide normalement le corps à éliminer les microorganismes et réparer les tissus abîmés, quand elle est produite de façon inappropriée, elle participerait à l'apparition d'un SDRC.  


    "Un potentiel thérapeutique intéressant"

    Les chercheurs ont donc transféré les anticorps de patients atteints de SDRC depuis longtemps à des souris. Ils ont ainsi découvert que ces derniers provoquaient un trouble similaire au SDRC. Ils ont par ailleurs observé que bloquer IL-1 avec un médicament nommé anakinra, déjà disponible dans les rhumatismes inflammatoires, pouvait prévenir et renverser les changements chez les rongeurs.

    "Nos résultats soutiennent des observations cliniques précédentes prouvant que les patients avec un SDRC persistant devraient répondre aux traitements immunitaires avec une réduction d’au moins quelques de leurs symptômes (…). Cette approche a un potentiel thérapeutique intéressant et pourrait également avoir un réel impact sur le traitement d’autres douleurs chroniques inexpliquées : nous prévoyons désormais de tester les effets de ce médicament et d’autres similaires aux patients souffrant de SDRC", conclut le Dr Andreas Goebel. 


    Des traitements allant des antidépresseurs à l’acupuncture en passant par les anti-inflammatoires

    Généralement, et en plus des douleurs d'horaire mixte aggravées par les mouvements, les personnes souffrant de SDRC ressentent une différence de température ou de couleur de la peau du membre touché, des limites dans l’amplitude du mouvement du membre, une transpiration excessive dans le membre touché, des tremblements, de la faiblesse dans un bras ou une jambe, des changements de la peau, des cheveux ou des ongles du côté touché, une diminution de la densité osseuse et de possibles fractures.

    A l’heure actuelle, ils prennent des anti-inflammatoires, des opiacés, des antidépresseurs tricycliques ou des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline pour soulager le mal mais cela est rarement efficace à 100%. Des médicaments tels que la calcitonine ou bisphosphonates sont également utiles pour aider à maintenir la densité osseuse ou pour la renforcer.

    D’autres médecins encouragent leurs patients à se tourner vers des thérapies non-médicamenteuses telles que la relaxation, la méditation ou encore la thérapie cognitivo-comportementales. Enfin, certains malades préfèrent des traitements comme l’acupuncture ou la neurostimulation transcutanée. La physiothérapie peut également aider à maintenir l’amplitude des mouvements et prévenir la faiblesse des membres. Enfin, pour ceux pas trop sensibles à la température, l’aquathérapie est particulièrement efficace.

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.