Gynéco-obstétrique

Migraines : augmentation du risque de complications pendant la grossesse

Les femmes qui souffrent de migraines au cours de leur grossesse ont un risque accru de fausse-couche, d’accouchement prématuré ou de pré-éclampsie.

  • Rawpixel /iStock
  • 15 Mai 2019
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    Douloureuses et invalidantes, les migraines touchent 7 à 8 millions de personnes en France, soit environ 12% de la population adulte et 5 à 10% des enfants. Souvent chroniques, elles sont d’autant plus difficiles à gérer chez les femmes enceintes.

    Une nouvelle étude, menée par l’hôpital universitaire d'Aarhus, au Danemark, et publiée dans la revue Headhache, vient aussi de montrer que chez les femmes enceintes, ces céphalées peuvent augmenter les complications liées à la grossesse. "La migraine est une maladie invalidante, fréquente chez les femmes en âge de procréer. Une accumulation de preuves montre que la migraine pendant la grossesse peut entraîner plusieurs effets indésirables chez la mère et l'enfant, mais que le traitement peut atténuer ces risques", explique l'auteur principal Nils Skajaaa, épidémiologiste au département d'épidémiologie clinique de l'hôpital universitaire d'Aarhus.

    Un risque pour la mère et son enfant

    Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé pendant 7 ans les grossesses de 22 841 femmes souffrant de migraines à celles de 228 324 femmes n'en souffrant pas. Ils ont constaté que les femmes souffrant de migraines ont un risque 10% supérieur de fausse couche et un risque de 21% d'accouchement prématuré.

    Les enfants eux-mêmes sont impactés par ces migraines : à la naissance, ils sont 20% plus susceptibles d’être admis en soins intensifs si leur mère souffre de céphalées. Ils ont aussi plus de risques de souffrir d’insuffisance pondérale, de détresse respiratoire ou de convulsions.

    La migraine pendant la grossesse, un signe à ne pas ignorer

    D’après les auteurs de l’étude, les migraines traitées ne sont pas liées à des risques plus élevés d'effets indésirables que les migraines non traitées. Cela suggère que c’est la migraine elle-même, son éventuel impact vascualire, et non son traitement, qui est associée aux complications de la grossesse.

    Cela suggère aussi que les migraines sont un signal d'alarme pour les problèmes sous-jacents, comme l'hypertension artérielle gravidique. C’est notamment le cas pour les migraines survenant lors du 3e trimestre de grossesse. Cette hypertension elle-même peut être le signe d’une pré-éclampsie, une grave complication due à un mauvais fonctionnement du placenta.

    Le plus souvent, cette maladie guérit sans séquelle avec un traitement approprié, mais parfois ses conséquences peuvent être graves. D’où l’importance de parler de ces migraines à un professionnel de santé (sage-femme, gynécologue-obstétricien), notamment lorsqu’elles surviennent en fin de grossesse, afin d’écarter tout risque de complications pour la mère et son enfant.

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