Endocrinologie
Hypertension intra-crânienne idiopathique : un excès d’hormones chez les femmes
L’hypertension intra-crânienne idiopathique peut provoquer de très forts maux de tête et une dilatation des ventricules pouvant conduire jusqu'à jusqu’à la cécité. D’après une recherche récente, des taux élevés d’hormones (testostérone et dérivés) augmentent le risque de développer ce trouble chez les femmes.
- smirart/istock
De très forts maux de tête, handicapants et impossibles à soulager, des nausées, des troubles de la vision, voire la cécité : l’hypertension intra-crânienne idiopathique (HTIC) peut avoir de lourdes conséquences.
Des chercheurs de l’université de Birmingham au Royaume-Uni montrent qu’elle pourrait être due à un excès d’hormones (testostérone et dérivés), avec une répartition très spécifique, chez certaines femmes.
Les femmes obèses, plus touchées
L’hypertension intra-crânienne idiopathique est un trouble neurologique, anciennement appelé "méningite séreuse". Les femmes obèses seraient plus à risque que la moyenne : on dénombre 19 à 21 cas pour 100 000 personnes dans cette population particulière contre un ou deux cas sur 100 000 dans la population générale.
Le trouble, potentiellement grave (risque de cécité), peut être soigné grâce à un changement de mode de vie et certains médicaments, mais nécessite parfois la pose d’une valve à l’intérieur du cerveau qui aide au transport du liquide céphalorachidien en excès depuis le cerveau jusqu’au reste de l’organisme, où il est naturellement absorbé.
Le rôle des androgènes dans la production de liquide céphalorachidien
Dans cette étude, les scientifiques ont comparé les niveaux hormonaux de 55 femmes atteintes d'hypertension intra-crânienne idiopathique à ceux de femmes obèses et à ceux de femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, car ce syndrome est également lié à un excès d’hormones (testostérone).
Ils ont constaté que les femmes atteintes de HTIC avaient des niveaux d’hormones élevés et avec un profil complètement différents de celui observé dals les deux autres groupes de femmes : augmentation particulièrement élevée de la testostérone sérique et augmentation de la testostérone et de l'androstènedione dans le LCR.
Des récepteurs sur les plexus choroïdes
Le liquide céphalorachidien est produit dans les ventricules du cerveau par des tissus appelés "plexus choroïdes" qui ont de nombreux récepteurs à la testostérone. L’analyse de cette région du cerveau par les chercheurs leur a permis de formuler une hypothèse : les androgènes augmenteraient la production de liquide céphalorachidien chez ces femmes, ce qui pouvait justement conduire à une augmentation de la pression intra-crânienne.
Cette étude est la première a mettre en avant le rôle des androgènes dans l’hypertension intra-crânienne idiopathique. En octobre 2018, des chercheurs de cette même université avaient encadré la production des premières recommandations internationale pour le diagnostic et le traitement de la HTIC.











