Psychiatrie

Suicide des adolescents : de nouveaux facteurs de risque plus précis

Seuls 12% des adolescents qui ont des pensées suicidaires font une tentative de suicide. Une large étude longitudinale trouve de nouveaux facteurs de risque qui permettraient d'améliorer la prévention chez ces jeunes à risque.

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  • 15 Mars 2019
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    Sachant que seulement 12% des adolescents qui ont des pensées suicidaires passent à l'acte, comment identifier les jeunes les plus à risque de suicide ? Voilà la question que de nombreux médecins se posent. Des chercheurs se sont donc penchés sur la question, et ont tenté d’identifier les signes précurseurs des jeunes adolescents qui ont des idées suicidaires et qui passent à l’acte : Drogue ? Isolement ? Automutilation ? Personnalité ?

    Pour mener leur étude, les chercheurs ont donc suivi, pendant 5 ans, 310 jeunes de 16 ans qui avaient eu des idées suicidaires. Lors de l’étude, ils ont tenté de savoir quelle proportion risquerait de mettre en péril leur vie et si ceux qui couraient le plus grand risque pouvaient être identifiés. D'après leur découvertes, les jeunes qui s’automutilent et qui ont des pensées suicidaires à la fois sont particulièrement à risque de passer à l’acte. L'étude est publiée dans The Lancet Psychiatry.

    De nombreux signes à identifier

    Au bout de 5 ans, les chercheurs ont constaté qu’au total, 12% des adolescents suivis avaient tenté de se suicider. Ils ont examiné de nombreux signes pouvant aider à mieux prédire les passages à l'acte : l'automutilation non suicidaire, la consommation de cannabis et d’autres drogues illicites, l'exposition à l'automutilation de la part d'amis ou de la famille, mais aussi la personnalité de l’adolescent (s’il est plus ouvert aux nouvelles idées et expériences). Tous ces signes peuvent aider les cliniciens à évaluer les jeunes à haut risque.

    Les jeunes qui s’automutilent sont particulièrement à risque

    Les chercheurs ont découvert que les jeunes de 16 ans ayant eu à la fois des pensées suicidaires et des actes autodestructeurs (comme l’automutilation) constituaient un groupe particulièrement à risque, un jeune sur cinq ayant tenté de se suicider au cours du suivi.

    L'étude a donc examiné les facteurs permettant de prédire les tentatives de ceux qui déclaraient s'automutiler de manière non suicidaire. Ils ont constaté que les signes précurseurs étaient la consommation de cannabis et l'usage de drogue, les problèmes de sommeil et un type de personnalité introverti.

    Le professeur David Gunnell, coauteur de l’étude, précise : "Bien que les pensées suicidaires et l'automutilation soient courantes chez les jeunes - environ un jeune sur six déclarant s'être automutilé - les suicides et les tentatives de suicide sont relativement rares. Etre mieux en mesure d'identifier les personnes les plus à risque et d'intervenir peut contribuer à réduire les suicides chez les jeunes."

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