Pneumologie
e-cigarette : intérêt démontré dans le sevrage tabagique
Une très large étude de cohorte montre l’intérêt de la e-cigarette pour diminuer la prévalence du tabagisme et augmenter le nombre de sevrages.
- vchalup2/epictura
La e-cigarette, maintenant disponible depuis plusieurs années, n’en finit pas de faire parler d’elle. Entre outil de sevrage en Angleterre et interdiction en Australie, aucun consensus ne se dégage même pour les experts pneumologues et tabacologues.
Une nouvelle étude publiée dans le BMJ fait pencher la balance en faveur de la démonstration qu ela e-cigarette est un outil de sevrage efficace.
La plus grande cohorte américaine.
Le "Current Population Survey-Tobacco Use Supplement" est une enquête de cohorte américaine, réalisée tous les 3 à 4 ans depuis 1992 et en population générale.
Cette étude a analysée la période 1014-2015 et l'a comparée aux anciennes périodes de référence afin de définir la prévalence du tabagisme et le pourcentage de sevrage tabagique (plus de 3 mois durant l’année précédente) avec ou sans utilisation de cigarette électronique.
Un impact réel sur le sevrage et la prévalence.
Sur les 161 054 personnes ayant répondu à l’enquête 2014-15, 14% étaient fumeurs. Parmi eux, 38,2% utilisaient, ou avaient déjà utilisé, la e-cigarette.
Ce pourcentage augmente à 49,3% chez les fumeurs sevrés et est plus élevé chez les hommes et les adultes jeunes.
L’utilisation de la e-cigarette est associée à un nombre plus important de fumeurs essayant d’arrêter le tabac (65.1% v 40.1%). Mais, plus important, cet outil est associé à un nombre plus important de sevraged réussid (8.2% v 4.8%) (3.5%, 2.5% à 4.5%).
Au total, le pourcentage de fumeurs ayant arrêté de fumer est de 5,4% (utilisateur et non utilisateur), c'est-à-dire 1,1 point supérieur à la vague 2011-10. Même si 1% peu paraitre faible, cela se traduit nénmoins par 350 000 américains de plus ayant réussi à arrêté de fumer.
En pratique
A l’heure où le gouvernement planche sur les futures stratégies à adopter afin de diminuer la prévalence du tabac en France et ses complications, cette étude permet d’explorer la piste de la e-cigarette. Il s’agit du premier essai de cet ampleur à démontrer un impact en population générale sur le sevrage tabagique.
Récemment une méta-analyse de la base Cochrane suggérait un effet similaire aux autres dispositif actuel sans bénéfice supérieur. Mais l’étude du BMJ montre aux Etats-Unis que l’on enregistre pour la première fois, en parallèle à la mise à disposition de la e-cigarette, une augmentation du nombre de sevrages. La question des facteurs confondants, comme les campagnes publicitaires ou l’augmentation du prix du paquet de cigarette, a été posée par les auteurs mais ne semble pas néanmoins être responsable de cette différence, car ils étaient mis en place les années précédentes.
La question qui doit être posée, au-delà de l’intérêt sur le sevrage, est l’impact médical de la e-cigarette. De nouvelles études plus robustes et une meilleure connaissance des produits utilisés dans ces dispositifs sont nécessaires pour trancher cette question.
Pour le Pr Bertrand Dautzenberg, dans un récent communiqué, il ne fait aucun doute que la e-cigarette permet une diminution des risques liés au tabac et notamment cardiovasculaires, même si l’ampleur doit être plus précisément déterminée dans de futurs essais











