Neurologie

Parkinson et mélanome : un lien réciproque entre les deux maladies

Chez les malades souffrant de Parkinson, le risque de mélanome serait multiplié par quatre. Et en cas de mélanome, le risque de Parkinson serait lui aussi augmenté.

  • ocskaymark/epictura
  • 06 Juillet 2017
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    Quand une maladie en favorise une autre. Les patients souffrant de Parkinson sont plus nombreux à développer un mélanome que la population générale. Le fait intrigue de nombreux médecins dans le monde.

    Jusqu’ici, les études estimaient que le risque était multiplié par deux. Il serait sous-évalué selon la Mayo Clinic (Etats-Unis). L’une de ses équipes publie, dans Mayo Clinic Proceedings, une évaluation révisée. Un lien réciproque a été découvert entre Parkinson et cancer cutané.

    Un médicament innocenté

    Les personnes qui souffrent de la maladie de Parkinson seraient quatre fois plus à risque de développer un mélanome par rapport à ceux qui n’en présentent pas les symptômes. L’analyse de la Mayo Clinic s’est appuyée sur la base de données médicales d’une ville du Minnesota.

    Des milliers de dossiers enregistrés entre 1976 et 2013, les chercheurs ont extrait les informations de 974 patients diagnostiqués de la maladie de Parkinson. Ils ont été comparés à 2 900 personnes en bonne santé sur ce plan. Dans le même temps, une analyse de 1 500 patients souffrant de mélanome a évalué le lien avec la maladie de Parkinson. Et les deux pathologies sont étroitement liées.

    Ce lien réciproque permet aux experts de la Mayo Clinic d’innocenter un suspect, la lévodopa. Ce médicament, qui se substitue à la dopamine, permet de réduire les symptômes moteurs chez les patients parkinsoniens. Le traitement était soupçonné de favoriser l’émergence d’un mélanome. Ce qui n'est pas le cas, au vu de ces derniers résultats.

    Plusieurs pistes

    D’autres pistes devront être explorées afin de mieux comprendre cette association entre les deux maladies. Car elles n’ont, a priori, pas de point commun. Génétique, réponse immunitaire, exposition environnementale… Les hypothèses d’explication sont nombreuses. Y apporter une réponse pourrait bien s’avérer crucial. « Si nous parvenons à identifier la cause de ce lien entre la maladie de Parkinson et le mélanome, nous pourrons mieux guider les patients et leur famille », estime Lauren Dalvin, qui signe ces travaux.

    En attendant des conclusions plus précises, les professionnels de santé sont invités à surveiller plus spécifiquement les patients souffrant de Parkinson, afin de repérer le plus tôt possible un mélanome – si celui-ci se développe.



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