Hématologie
Myélome multiple et autogreffe jusqu’à 70 ans : résultats d’une large cohorte rétrospective
Cette large cohorte rétrospective montre que l’autogreffe chez les patients de 65-70 ans reste une procédure faisable chez des patients sélectionnés, sans excès de mortalité précoce, avec des taux de réponse et de survie globale similaire à ceux observés chez des sujets de moins de 65 ans.
													- Vadym Terelyuk/istock
 
L’autogreffe de cellules souches autologues (ASCT) fait partie du traitement de première ligne du myélome multiple (MM) chez les patients de moins de 65 ans, ce qui correspond à l’âge médian des patients au diagnostic. Cette procédure peut être proposée jusqu’à 70 ans chez des patients en bon état général.
L’objectif de cette étude rétrospective conduite dans 6 pays (Suède, Danemark, Norvège, Islande, Lituanie, Estonie) entre 2008–2020 est de décrire la pratique de l’autogreffe chez les patients âgés jusqu’à 75 ans.
Augmentation des autogreffes des sujets âgés jusqu’à 70 ans au cours du suivi
Au total, 12 369 patients âgés de 18 à 75 ans ont reçu un diagnostic de MM. Parmi cette population, 5 753 patients ont reçu une autogreffe en 1ère ligne ; parmi eux, 4676 (81,4%) avait entre 18-65 ans, 993 (17,2%) entre 66-70 ans et 82 (1.4%) entre 71-75 ans.
Chez les 18-65 ans, 70% des patients ont reçu une autogreffe ; cette proportion est restée stable au cours du suivi. En revanche, la proportion de patients de 66 à 70 ans traités par autogreffe a été multiplié par 2,7 (de 16 % en 2008 à 37 % en 2015–2020). Chez les 71–75 ans, la greffe restait rare avec 1,8 % de patients autogreffés.
Plus de 90% des patients ont reçu une induction à base d’immunomodulateurs (IMiDs) et/ou d’inhibiteurs du protéasome ; seulement 1% des patients ont reçu un anti-CD38 (n=64).
Pas de différences de réponses ni de survie selon l’âge
La mortalité à 100 jours (mortalité précoce, liée à la procédure) est estimée à 0,9 %, sans différence selon l’âge. Les taux de réponse et de survie globale sont similaires entre les 18–65 ans et les 66–70 ans. La survie globale à 5 ans est de 68,7% chez les 18–65 ans ; 66,8 % chez les 66–70 ans ; et 57,1 %  chez les 71–75 ans (écart non significatif).
Conclusion
La tendance observée dans cette étude reflète probablement à la fois une évolution des pratiques cliniques, et l’augmentation du nombre de patients âgés en bon état général. Chez ces patients sélectionnés, jusqu’à 70 ans, la sécurité et l’efficacité sont comparables à celles des plus jeunes. L’âge ne devrait donc pas être le seul critère à prendre en compte pour le choix du traitement.
Cependant, la pertinence de cette stratégie à l’ère des anti-CD38 et des quadruplettes en 1ère ligne chez les sujets âgés sera à réévaluer.
Article : Use of upfront autologous stem cell transplantation in myeloma patients aged >65 years: a population-based study by the Nordic Myeloma Study Group. Moore et al, Haematologica 2025. doi: 10.3324/haematol.2025.287344

                                        
                                    
                                                    
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       


										
																		
										
																		
										
																		
																
								    									
						 									
																
								    									
																
								    									





