Onco-Digestif
Cancer œsophagiens résécables : résultats finaux de l’essai CheckMate 577
La prise en charge optimale des cancers de l’œsophage et du cardia résécables est actuellement débattue, entre les partisans de la chimiothérapie péri-opératoire et ceux de la chimioradiothérapie pré-opératoire. Dans ce contexte, les premiers résultats de l’essai international de phase III CheckMate 577 publiés en 2021 avaient suscité beaucoup d’intérêt et une AMM dans cette indication [1].
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Pour mémoire, dans cette étude en double aveugle, 794 patients avec un carcinome épidermoïde ou un adénocarcinome de l’œsophage traités par chimioradiothérapie néoadjuvante selon le schéma CROSS et ayant eu une résection complète avec un résidu tumoral étaient randomisés (2:1) entre un traitement adjuvant par nivolumab pendant 1 an et un placebo. L’objectif principal était la survie sans maladie (DFS) et la survie globale (OS) un objectif secondaire. Dans la publication initiale, avec un suivi médian de 24 mois, la DFS médiane était doublée dans le bras nivolumab par rapport au bras placebo (22,4 mois versus 11 mois ; HR = 0,69 ; IC95 % = 0,56-0,68 ; p < 0,001).
Une amélioration significative de la survie globale pour les patients avec un CPS > 1
Avec un suivi médian de maintenant 78 mois, le bénéfice apporté par le nivolumab adjuvant persiste (HR = 0,76 ; IC95 % = 0,63-0,91) [Kelly R.J. et al. 4000]. La médiane de survie sans métastase à distance est également significativement allongée dans le bras nivolumab (27,3 mois versus 14,6 mois ; HR = 0,75 ; IC95 % = 0,62-0,90). La survie globale médiane était plus longue avec le nivolumab par rapport au placebo, bien que statistiquement non significative (51,7 versus 35,3 mois ; HR = 0,85 ; IC95 % = 0,70-1,04; p = 0,106). La significativité était atteinte dans l’important sous-groupe des patients avec un CPS > 1 (HR = 0,70 ; IC95 % = 0,64-0,99). De plus, beaucoup plus de patients ont reçu un traitement ultérieur dans le bras placebo que dans le bras nivolumab (60 % versus 46 %, dont 15 % d’immunothérapie versus 5%). Après ajustement sur le traitement ultérieur, le bénéfice apporté par le nivolumab en termes de survie globale était également significatif (HR = 0,73 ; IC95 % = 0,58-0,95).
Une bonne tolérance
Le nivolumab était bien toléré (21 % effets secondaires de grade 3-4 versus 22 % dans le bras placebo).
La stratégie thérapeutique, chimioradiothérapie-chirurgie-nivolumab adjuvant en cas de résidu tumoral ne fait pas débat pour les carcinomes épidermoïdes et est le standard thérapeutique. Pour les adénocarcinomes, la question de sa place dans l’arsenal thérapeutique se pose après les résultats positifs de l’essai MATTERHORN présentés en session plénière [Janjigian Y.Y. et al. LBA5].
Références
- Kelly RJ, Ajani JA, Kuzdzal J, Zander T, Van Cutsem E, Piessen G, et al. Adjuvant Nivolumab in Resected Esophageal or Gastroesophageal Junction Cancer. N Engl J Med 2021;384:1191-1203.











